Belani ou quand le plumitif de Chengriha joue aux Jourdain de la prose
Par Hassan Alaoui
On ne compte plus les avanies et les grotesques sorties refoulées de Amar Belani, personnage de pacotille. A nos petites heures glorieuses du collège ou lycée, nous apprenions comme un passage obligé la poésie française. Et, entre autres textes, ceux de Molière ce génie de la langue, et dans la foulée ses « moqueries », dont celle de « Monsieur Jourdain qui fait de la prose »… On a failli oublier qu’il existe un autre « Jourdain », ci-devant ambassadeur de son état, nommé en septembre par Abdelmajid Tebboune « Emissaire spécial de l’Algérie au Sahara occidental ». Rien que cela !
On tombe à la renverse ! Personnage folklorique , vulgaire et « grande gueule », à l’instar du vrai Jourdain , il s’essaye à la vertueuse langue de…Molière…Il s’agit bien entendu de Amar Belani. Un Hubris, né dans les années cinquante qui n’avait pas encore 10 ans quand le Royaume du Maroc avait revendiqué en 1956 son Sahara à l’Espagne et l’Algérie qui n’a jamais existé avant…juillet 1962.
Dans une tribune publiée il n’y a pas si longtemps par notre confrère TSA ( Tout sur l’Algérie), intitulée « Le béni Hilale de la diplomatie makhzenienne ou l’hommage du vice à la vertu », l’ancien diplomate algérien, chassé d’abord pour incompétence, récupéré ensuite par Chengriha, s’attaque ad-hominem à Omar Hilale, ambassadeur extraordinaire du Royaume du Maroc auprès des Nations unies, à New York. Amar Belani a choisi la dérision et la « préciosité du verbe », en recourant au même répertoire de mots usés qu’il a l’habitude de nous servir comme une soupe, mieux une bouillie rance. Un même bréviaire, les mêmes vaticinations et ce goût scandaleux du déni qui est à sa littérature ce que la propagande mensongère est à son gouvernement.
D’emblée, il qualifie le diplomate marocain de « Pinocchio invétéré de la diplomatie makhzénienne », un jugement de valeur dont le moins que l’on puisse dire est qu’il relève de l’insulte et nous dit à quel point la haine du Maroc le ronge. Amar Belani joue au Proust de la Casbah, car de « Monsieur Jourdain », il n’en a ni l’étoffe ni la dimension. Hubris transformé après sa « liquidation » par Tebboune en zélateur patenté, Belani trempe à deux fois sa plume dans l’encrier de la hargne, avant de diffamer le Maroc dont il fait et fera encore l’obsessionnelle et rentable activité. Car il appartient, de toute évidence, à cette génération d’ambitieux cadres ratés, formés dans le sillage du post-boumediénisme dont Bouteflika était le représentant le plus accompli. Et qui n’en désespèrent pas de trouver une « planque » pour s’y caser quitte à vendre son âme.
Or, Belani l’a vendue à plusieurs reprises. Il serait toutefois intéressant de savoir pourquoi ce deuxième ou même troisième couteau a fait de nouveau sa sortie contre Omar Hilale, au prétexte qu’il a réitéré une revendication que beaucoup d’Algériens reprennent à leur compte, à savoir la liberté du peuple de Kabylie. Croyant décrire Omar Hilale, il parle de « lamentable liste d’affabulations (pour ceux qui ont suivi sa « carrière » à Genève, faite de manipulation, d’intimidation et de concussion et autres pratiques infâmes telles que révélées par les câbles compromettants divulgués par Chris Coleman) deux énormes mensonges : le premier portant sur l’extase paroxysmique dans laquelle baignerait le royaume enchanté en matière de jouissance des droits de l’homme et le second a propos du dossier du Sahara occidental qui serait « définitivement clos », selon ce Coué retors et besogneux de la diplomatie marocaine ».
« Affabulations, manipulation, intimidation, concussion et autres pratiques infâmes… » ! Voyons donc, Omar Hilale n’avait donc rien à faire que se livrer à ces activités ? Le pire est que cette caricaturale manière de décrire le diplomate du Royaume du Maroc – appelé « Makhzen » – pourrait, le peut déjà être retournée à l’auteur bavard, au poète de la Casbah , dans le même style lamentable et sans consistance. Car, pour l’instant Omar Hilal est bel et bien à son poste, car également c’est Amar Belani le détourneur des biens et des sommes faramineuses mobilisés par l’Union européenne aux « Sahraouis » qui , s’ennuyant sur son esquif après son limogeage par Tebboune, qui s’efforce d’attirer de nouveau l’attention par son zèle. Quant aux « révélations » d’un sombre Chris Coleman qu’il se fait le plaisir idiot de rappeler sous forme d’arguments, elles ont été renvoyées au cloaque opaque des services d’où elles avaient été sorties…
Les « droits de l’Homme » qui sont la tarte à la crème de la propagande algérienne , sont plus que violés en Algérie et dénoncés par les ONG dans le monde entier. La répression , féroce et continue, qui s’abat de plus en plus sur les militants du Hirak en Kabylie, à Khettara et Bejaïa voire à Alger , en dit long sur ce que n’ose et ne peut dire Monsieur Jourdain de la Casbah…Au grand jour, ces villes sont enflammées et les centaines d’ arrestations ne se comptent plus, ajoutant malheur sur détresse, la région de Kabylie mise à feu et à sang, privée d’eau, de farine, de moyens de transport, de médicaments, alors que Amar Belani, jouant l’Hubris, se prévaut dans son confort et s’échine à critiquer le Maroc et Omar Hilale, dans le seul but de détourner le peuple algérien de ses vrais soucis quotidiens …
Comment Alger bloque la mission du HCR à Tindouf
S’il est par ailleurs un terrain sur lequel le nouvel envoyé « émissaire de l’Algérie au Sahara » ne peut s’avancer, est celui de la marocanité du territoire. Prompt comme toujours à déformer les faits et, plus grave, à falsifier l’histoire qu’il ne connait pas – et pour cause ! – il feint d’oublier que pendant quarante ans ou plus, le HCR des Nations unies ( Haut Commissariat aux Réfugiés) s’est vu interdit par le gouvernement algérien de se rendre à Tindouf dans le but d’authentifier – je dis authentifier, vérifier – qui est vraiment sahraoui ou qui ne l’est pas ? De peur que le HCR et donc la communauté mondiale ne découvrent le pot aux roses, Alger a bloqué les autorisations de l’instance onusienne mais la vérité est sortie des camps de séquestrés de Tindouf eux-mêmes : pendant les années 80-90, à la faveur de sécheresses répétées dans les régions du Sahel qui ont fait fuir des populations nomades et transhumantes, en quête de points d’eau cléments, l’armée algérienne a recueilli, disons « ramassé » des dizaines de populations en déshérence qu’elle a conduites dans les camps de Tindouf-Lahmada aux côtés des Sahraouis séquestrés, avec l’objectif de grossir les rangs et les chiffres d’une population censée représenter le mythique « peuple sahraoui made in Algeria »…Du coup, les 10 000 originaires du Sahara embarqués de force en 1975, après la Marche verte, par l’ANP se sont transformés en seulement quelques années – par miracle – en 80.000, puis 1 Million de « réfugiés », faisant dire à un haut diplomate de l’ONU qu’il s’agit-là d’un « phénomène de génération spontanée »…Alger a donc empêché l’ONU d’authentifier, de vérifier le statut hypothétique des « réfugiés » dont la majorité sont tout, constituent tous les fantasmes de Belani et consorts, sauf sahraouis…Il convient de signaler qu’à nos yeux, et contrairement à ce qu’affirme le stipendié Belani, les prétendus « réfugiés » des camps de Tindouf sont plutôt des séquestrés , retenus de force depuis des années, subissant les pires humiliations dignes d’une Kolyma stalinienne. Autrement, comment expliquer les évasions fréquentes et répétées, les tentatives de plusieurs d’entre eux qui rejoignent le Maroc et racontent leur calvaire ?
Le « besogneux et novice » Belani devrait se pencher sur ce gros mensonge, avant de reprendre ses folles arguties pour attaquer le Maroc. Quant à la CIJ , dont le stipendié ici entend remettre en cause le jugement solennel, exprimé le 16 octobre 1975, il oublie que la Cour internationale de justice a confirmé que « le Sahara occidental n’était pas une terra nullius au moment de sa colonisation par l’Espagne (…) des nominations de représentants de l’Etat marocain étaient effectuées par le Roi, la monnaie locale était frappée à l’effigie du Sultan du Maroc, la prière du vendredi dite en son nom et des liens d’allégeance , historiques et juridiques fondaient une relation forte et profonde entre le Roi et les populations du Sahara ».
En dépit des arguties dans lesquelles un certain Mohamed Bedjaoui, truculent et orgueilleux chef de la délégation algérienne à La Haye en 1975 , s’est échiné et épuisé, la CIJ a tranché et son jugement a toujours valeur de Loi…On ajoutera à l’intention du fanfaron Amar Belami que la Charte des Nations unies , dont il croit faire son exclusif bréviaire encourage, en vertu de l’article 5 de la Charte de décolonisation, les négociations directes dans le cadre des contentieux territoriaux et, surtout, relevant des questions de libération des territoires. L’Espagne et le Maroc s’y sont conformés et, le 14 novembre 1975, ils ont signé ce qu’on appelle l’Accord tripartite de Madrid en y joignant la Mauritanie, lequel accord a été entériné le 15 décembre suivant, soit un mois plus tard, par l’Assemblée générale des Nations unies, suite à l’adoption de la Résolution pertinente 3458B .
L’accord de Madrid, en référence à la doctrine de l’ONU sur la négociation directe entre « puissance coloniale administrante (Espagne) et ayant droit (Le Maroc) » et sur l’issue heureuse qui en découle entérine donc la décolonisation du territoire. Il renvoie s’habiller aussi bien Boumediene qui a renié ses engagement avec le Maroc et …le sieur Belani, petit pantin. Il faudrait en fait réinventer la doctrine de l’ONU sur l’autodétermination et la détermination du Maroc à défendre son territoire. Parce que l’Algérie voudrait imposer au recensement exigé par l’ONU une poignée de ses « sahraouis » illégitimes , ses mercenaires et annihiler les authentiques citoyens qui vivent paisiblement au Maroc, à Lâayoune, Boujdour, Smara, Dakhla…
Or, il nous semble désormais plus juste que la revendication d’Alger à propos de l’autodétermination du « peuple sahraoui » reçoive en écho celle de la Kabylie ou des Touaregs, puisqu’ayant les mêmes caractéristiques et critères. Les calamiteuses divagations de Belani n’ont plus leur place et sa rhétorique d’ambassadeur sautillant comme un cabris s’achève face à l’Histoire qui lui inflige une réalité tangible : le Maroc avance et ne s’arrêtera sous aucun prétexte. Du haut de sa Casbah, le nouveau Jourdain peut tout de même continuer à rêvasser et versifier…à côté de la plaque, l’âme plus qu’aigrie.