Benalla se défend et dénonce des propos « diffamatoires » de « certaines personnes à l’Elysée »
Par Saad Bouzrou
Pourquoi Alexandre Benalla a-t-il précédé le voyage présidentiel d’Emmanuel Macron au Tchad ? L’ancien chargé de mission à l’Élysée dénonce des «propos diffamatoires», et prévient qu’il «ne se taira plus».
Dans une réaction communiquée, ce mercredi 26 décembre à l’AFP, Alexandre Benalla revient sur les révélations de presse faisant état de son récent voyage au Tchad, peu avant celui du président de la République française. Alors que le gouvernement assure qu’il n’est pas «un émissaire» de la présidence et qu’il ne peut se présenter comme tel, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron regrette les «propos diffamatoires» de «certaines personnes de l’Elysée».
«Je ne peux pas accepter de tels propos prononcés par certaines personnes de l’entourage du président de la République», a déclaré à ce sujet Alexandre Benalla, qualifiant ces propos de «diffamatoires», «calomnieux» et «irresponsables».
«Je n’exerce plus aucune fonction depuis le 1er août 2018», a insisté Alexandre Benalla, qui avait été démis de ses fonctions à l’Élysée, après les révélations sur des soupçons de violences commises envers des manifestants, le 1er mai à Paris. «Je suis allé au Tchad, accompagnant une délégation économique étrangère dans le cadre d’investissements», a encore détaillé Alexandre Benalla, assurant que «l’ensemble des frais concernant ce voyage avait été pris en charge par le chef de cette délégation».
Selon le journal Le Monde dans son édition de lundi, qui cite des sources concordantes, Alexandre Benalla s’est rendu, début décembre, au Tchad pour un court séjour à la capitale N’Djamena. Ce même pays d’Afrique centrale qui accueille les forces françaises Barkhane, en charge de la lutte contre le terrorisme au Sahel, et qui vient de recevoir la visite officielle d’Emmanuel Macron, pendant le réveillon de Noël. Lors de son voyage, Alexandre Benalla était accompagné « d’une demi-douzaine de personnes, par avion privé, réglant les frais par carte bleue ».
Le quotidien français ajoute qu’Emmanuel Macron, qui s’est rendu, à son tour, au Tchad, le 22 décembre, et le président tchadien, Idriss Déby, ont parlé ensemble de cette visite. « Quelles que soient les démarches qu’entreprend M. Benalla, il n’est pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République. S’il se présentait comme tel, il est dans le faux », avait très vite réagi l’Elysée. « Nous n’avons jamais d’intermédiaires dans les relations que nous entretenons avec les chefs d’État africains. Si le président de la République donne un mandat, c’est soit à son ministre des Affaires étrangères, soit à sa cellule diplomatique », avait expliqué l’entourage d’Emmanuel Macron.
Alexandre Benalla a été limogé de l’Elysée en juillet, mis en examen pour «violences volontaires» pour avoir outrepassé ses fonctions en participant à une interpellation violente en marge des manifestations du 1er mai à Paris.
→ Lire aussi : France: deux personnes avec des armes factices créent la panique dans l’aéroport de Roissy