Bientôt 26 oeuvres de valeur du Roi Béhanzin restituées au Bénin : Un hommage au patrimoine africain
Cotonou – Maxime Coffi
Le Bénin s’apprête à fêter un moment inoubliable dans l’histoire de son patrimoine et sa mémoire collective. C’est la ville d’Abomey au sud du pays, longtemps paraissant ‘’endormie’’ avec ses somptueux palais royaux historiques, qui devrait recevoir prochainement 26 oeuvres de portée historique inégalable, du Roi Béhanzin, que la France se prépare à restituer.
A cet effet, Abomey est en phase d’ouvrir les portes d’un musée flambant neuf où, ces objets prochainement restitués, seront placés. De quoi revivifier et faire naître de ses cendres, cette mémoire collective de l’ex- Royaume du Dahomey. Pour Gabin Djimassé, directeur de l’Office du Tourisme, relayé par l’AFP, entre les 18ème, et 19ème siècles, le Royaume d’Abomey était à son apogée, une puissance qui a été stoppée net par les conquêtes coloniales françaises de 1894, durant lesquelles, des milliers d’objets ont été dérobés.
C’est le cas de ces 26 objets, dont le Trône du roi que la France veut restituer au Bénin, enchaine cette « mémoire vivante » d’Abomey. Le retour de ces objets à leur terre natale est une chance pour la survie de tout ce site, dit-il, d’autant plus que ces œuvres vont permettre aux palais royaux dont regorge la ville de devenir des sites attractifs et générateurs de rentes pour l’économie de la ville. La France ne va pas se contenter de restituer au Bénin ces 26 objets, mieux encore : l’Agence Française de Développement (AFD) a mobilisé un prêt de 20 millions d’euros, dont 12 millions d’euros entièrement dédiés au nouvel espace muséal d’Abomey. De quoi permettre aux palais, à la Cour des Amazones, et les guerrières du royaume, d’être bientôt transformés en espaces vivants.
Dans la conception de ce nouveau musée, il était question de veiller à un respect scrupuleux du décor de la ville qui l’accueille, avec une grande place laissée à la lumière naturelle et moins aux écrans. Il était question aussi de trouver le personnel qualifié pour garantir aux touristes, des visites guidées enrichissantes et à leur goût, et veiller à la protection des œuvres et à leur restauration. Djimassé estime, sans ambages, qu’il est question de domaines qui requièrent une expertise pointue d’où l’impératif de « commencer à orienter les étudiants dès aujourd’hui » vers ces spécialités.
Au Bénin, plus particulièrement dans le domaine du patrimoine et de la mémoire collective, on est plus conscient qu’un musée ce n’est pas seulement un conservateur. Et pour preuve le pays est doté d’une Agence Nationale pour la Promotion du Patrimoine et du Tourisme (ANPT) qui travaille sur ces dossiers depuis des années. Dans ce champ d’activité, le Bénin s’active sans relâche, en mobilisant pour cela ses équipes de techniciens supérieurs, et d’ouvriers spécialisés. Le pays n’a pas droit à l’erreur. Il doit être à la hauteur pour accueillir, comme il se doit, ces œuvres.