Bientôt, un système national intelligent de soins de santé

Avec l’extension de la protection sociale, qui ne concernera pas moins de 22 millions de bénéficiaires supplémentaires, l’absence d’un registre national unifié des patients demeure un défi majeur. Cette lacune est préjudiciable au système de santé marocain et constitue un obstacle réel à la réalisation des objectifs de la réforme, surtout après l’adoption d’un cadre juridique exhaustif pour ce projet.

Le ministère de la Santé a lancé un appel d’offres international pour l’acquisition et le déploiement d’un système national intelligent de santé, dont le coût est estimé à environ 190 millions de dirhams. Ce dispositif facilitera le partage des informations médicales au sein d’un dossier patient partagé (DPP), élément stratégique pour le développement du système de santé national.

L’objectif principal est de perfectionner constamment l’échange d’informations avec les autres systèmes d’information du secteur hospitalier. Ce système fait face à de multiples difficultés, telles que le manque de coordination entre les différents intervenants, des retards de diagnostic, des traitements inadéquats, ainsi que des examens médicaux redondants et onéreux. De plus, l’exploitation inefficace des données médicales entrave la mise en œuvre de politiques de santé publique efficaces et adaptées. Les patients risquent des erreurs médicales et des complications dues à la perte ou à l’inaccessibilité de leurs informations médicales. En outre, l’obsolescence des équipements médicaux empêche la récupération des données structurées à la source, leur intégration dans les systèmes d’information et leur traitement adéquat.

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Dans ce contexte, le ministère de la Santé et de la Protection sociale s’est engagé à instaurer un système régional intelligent de soins de santé, basé sur le programme DPP au niveau national et l’interconnexion des systèmes d’information régionaux avec les équipements médicaux. Premièrement, l’objectif est de libérer l’information médicale et de permettre une véritable interconnectivité des infrastructures techniques et des dispositifs biomédicaux. Deuxièmement, il s’agit de doter le système de dispositifs modernes de gestion multidimensionnelle et d’intelligence d’affaires, alimentés en temps réel par des données issues directement de la source. Troisièmement, ce système garantira un flux continu de données à travers toutes les composantes du système de santé. Quatrièmement, il assurera l’intégration de tous les équipements et outils de gestion complets, basés sur des données épidémiologiques traitées, ainsi qu’une analyse efficace des informations médicales, enrichie par l’intégration d’autres sources de données dans le secteur de la santé.

Pour renforcer la gouvernance du secteur de la santé et améliorer la qualité des services hospitaliers offerts aux citoyens, une série de projets d’envergure a été lancée, visant à établir et à implémenter un nouveau système de santé au sein de toutes les institutions sanitaires.

En outre, conformément à la loi n°06.22 relative au système de santé, un accord-cadre de partenariat stratégique a été signé le 2 février 2024 à Rabat entre le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour, et le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Hassan Boubrik. L’objectif de cet accord est de mutualiser les efforts relatifs aux solutions du DPP au sein des établissements de santé.

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