BioNTech « confiant » dans l’efficacité de son vaccin contre le variant indien
Le patron du laboratoire BioNTech, Ugur Sahin, s’est dit mercredi « confiant » dans l’efficacité de son vaccin contre le variant indien du Covid-19 qui suscite l’inquiétude au moment où l’Inde est débordée par une flambée épidémique.
Le co-fondateur, avec sa femme, et directeur du laboratoire de Mayence s’attend en outre à une immunité collective en Europe « au plus tard en août ».
Si des « tests » sont encore en cours, « le variant indien présente des mutations que nous avons déjà étudiées et contre lesquelles notre vaccin agit, ce qui nous rend confiant », a explique M. Sahin lors d’une conférence de presse en ligne.
Le variant B.1.617, plus communément appelé variant indien du fait de sa première occurrence en Inde, a été détecté dans « au moins 17 pays », dont le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Belgique, la Suisse ou encore l’Italie, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En Inde, le nombre de morts du coronavirus a dépassé mercredi les 200.000 en 24 heures alors que l’aide internationale a commencé à affluer.
« Le bastion » que la vaccination constitue contre le Covid-19 « va tenir, j’en suis persuadé » a ajouté M. Sahin.
BioNTech a déjà testé son vaccin, développé avec le groupe américain Pfizer, sur plus de 30 variants, obtenant à chaque fois au moins une « réponse immunitaire suffisante », a-t-il ajouté.
Le directeur de la start-up allemande, spécialisée dans l’ARN messager et devenue pionnière mondiale de l’immunisation, a également annoncé que son vaccin, utilisé dans l’UE et aux Etats-Unis depuis décembre dernier, devrait bientôt obtenir l’homologation des autorités sanitaires chinoises.
« Il reste quelques questions ouvertes auxquelles nous répondons » et « une autorisation d’ici juillet est très probable », a détaillé le scientifique.
Il s’est également déclaré favorable à des assouplissements des restrictions pour les personnes vaccinées, mais « cela ne devrait pas arriver trop vite, sinon on crée de la jalousie ».
Quand 50 à 60% des Européens seront vaccinés fin mai ou courant juin, de tels assouplissements, « scientifiquement sensés », « atteindraient une large part de la population », a fait valoir M. Sahin.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’était dite la semaine dernière optimiste sur le fait que l’UE disposera de suffisamment de doses « pour vacciner 70% de la population adulte de l’Union européenne dès juillet ».
L’exécutif européen a d’ailleurs, selon M. Sahin, fait « du très bon travail » dans les négociations autour des livraisons de vaccins, étant donné que « 27 pays avaient chacun leur avis ».
« Je trouve bien que l’UE exporte également des vaccins, car l’immunité collective en Europe sera atteinte en juillet, au plus tard en août », a noté le PDG. « C’est une tâche pour l’humanité, car cela ne sert à rien si les européens sont en sécurité et que de nouveaux variants viennent de pays où le virus circule encore. »
Le vaccin de BioNTech/Pfizer nécessitera par ailleurs un rafraichissement, entre six et neuf mois après la deuxième injection, puis « tous les 12 à 18 mois ».
( Avec MAP )