Blanchiment d’argent : La CNRF aux trousses des sociétés écrans européennes

La Commission nationale du renseignement financier (CNRF) enquête sur des liens entre des entreprises marocaines et des sociétés suspectées de blanchiment d’argent. Ces entreprises, souvent dirigées par des hommes d’affaires marocains, utilisent des sociétés écrans et des transactions fictives pour transférer des fonds illégalement.

La Commission nationale du renseignement financier (CNRF) a été alertée par ses homologues européens au sujet des liens entre des entreprises marocaines et des sociétés suspectées de manipulations financières. Les informations recueillies indiquent que ces entreprises pourraient être contrôlées par des hommes d’affaires marocains impliqués dans des opérations de blanchiment d’argent à l’international. Ces individus sont accusés de créer des sociétés écrans ou des entreprises spécialisées dans l’import-export et divers services, souvent situées dans des pays à régulations souples, où elles sont fréquemment gérées par des tiers étrangers.

Les premières investigations ont révélé que ces sociétés se concentrent sur des services, des négociations commerciales, et la recherche d’opportunités d’affaires, facilitant ainsi les opérations des hommes d’affaires cherchant à transférer des fonds illégalement. Les transactions sont réalisées sous couvert de légalité grâce à des accords commerciaux entre les parties expéditrices et réceptrices des fonds.

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Selon les médias, les contrats pour la recherche de partenariats peuvent atteindre des montants considérables, dépassant les 7 millions de dirhams. Ces entreprises sont chargées de prospecter de nouveaux marchés ou partenaires commerciaux dans divers pays, ce qui augmente les sommes transférées chaque année pour des services souvent fictifs. En effet, cela engendre des coûts élevés pour les entreprises marocaines, qui effectuent ces paiements sous le prétexte de services fournis par des sociétés étrangères. En réalité, il s’agit de blanchiment d’argent et de dépôts dans les comptes des sociétés concernées, compliquant ainsi la tâche des autorités de régulation financière.

Les enquêtes ont également mis en lumière que les hommes d’affaires impliqués utilisent ces sociétés écrans pour obtenir des factures d’opérations d’importation avec des montants artificiellement élevés, permettant ainsi le transfert de fonds du Maroc sous forme de transactions commerciales fictives.

Des marchandises périssables sont importées à travers ces sociétés, en complicité avec des personnes locales dans les pays d’origine, qui gèrent ces entreprises. Ces marchandises sont ensuite délibérément retardées ou entravées jusqu’à leur détérioration, les rendant invendables. Néanmoins, l’entreprise importatrice est tenue de régler le montant de la cargaison à l’entreprise exportatrice, bien que ces produits aient été achetés à bas prix en raison de leur courte durée de conservation. Le prix réel du marché à l’étranger est alors utilisé pour le calcul, et le différentiel est transféré.

La coopération entre la Commission nationale du renseignement financier et ses homologues européens continue pour surveiller et résoudre les enquêtes financières concernant les diverses branches et entreprises impliquées dans ces opérations suspectes.

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