Blé et maïs : incertitudes sur le marché marocain
Le prix du blé et du maïs a fortement augmenté après que les pays occidentaux ont imposé des sanctions plus sévères à la Russie suite à la crise géopolitique qui sévit en Europe entre la Russie et l’Ukraine.
Le prix des futurs contrats d’achat de blé, appelés contrats à terme sur blé, a augmenté de 8,7 % à la bourse de Chicago. Les contrats à terme sur le maïs étaient déjà 5% plus chers lundi.
L’Union européenne et ses principaux alliés ont décidé ce week-end, entre autres, d’exclure un certain nombre de banques russes du système de paiement international SWIFT, qui est utilisé pour les transactions financières dans le monde entier.
On craignait déjà que ces nouvelles sanctions ne poussent encore l’inflation alimentaire. La Russie est l’un des plus grands producteurs de blé au monde.
Au Maroc la situation est mitigée
Le Maroc importe annuellement entre 40 et 45 millions de quintaux de blé tendre et de blé dur, quelle que soit la saison agricole. Environ 25 % viennent de Russie et d’Ukraine. La grande majorité vient d’Europe, d’Argentine et du Canada. En raison de la sécheresse dans le pays, une campagne agricole modérée est attendue, ce qui signifie que le Maroc devra importer davantage de céréales cette année.
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Selon Abdelkader Alaoui de la Fédération nationale des moulins à farine (FNM), les prix mondiaux sont en hausse depuis septembre, mais le conflit en Ukraine a encore fait grimper les prix. Le Maroc a fait des achats massifs depuis novembre, « nous avons suffisamment de stocks pour plus de 4 mois. Nous sommes bons jusqu’en juin », précise Alaoui.
Si les marchés sont encore perturbés, le Maroc disposera d’autres moyens d’approvisionnement. « Cette situation s’est également produite en 2021, le Canada ayant connu une baisse de 30% de sa production. » Si l’approvisionnement en Ukraine ou en Russie est encore perturbé et que le Canada a une bonne récolte cette année, le Canada sera à nouveau sollicité.
Les importateurs seront les premiers à ressentir les effets des hausses de prix. Pour l’instant, les consommateurs marocains remarquent à peine les augmentations de prix puisque l’État travaille avec un prix de référence et garantit la différence.
La crise intervient quelques mois après que le Maroc a imposé des droits de douane sur le blé tendre et dur de 135% et 170%, respectivement, le 15 mai.
Les droits d’importation avaient été suspendus jusqu’au 15 mai pour assurer la stabilité des prix et un approvisionnement régulier après que le Maroc a connu deux années consécutives de sécheresse qui ont réduit les récoltes.
Le Maroc importe généralement de 2 à 3 millions de tonnes de blé tendre, principalement de France, chaque année en fonction de la production locale.