Bombardement d’un camp de déplacés au Nigeria: le bilan s’alourdit à 90 morts
Le bombardement accidentel par l’armée nigériane d’un camp de déplacés dans le nord-est du pays a fait au moins 90 morts, en majorité des femmes et des enfants, selon un bilan de Médecins sans Frontières (MSF). Dans un communiqué, l’ONG a indiqué qu’un avion de l’armée nigériane a largué deux bombes au milieu de la ville de Rann, qui accueille des milliers de personnes ayant fui les violences du groupe extrémiste Boko Haram. « C’est une attaque choquante et inacceptable », a estimé MSF, précisant que la double frappe aérienne a également fait au moins 120 blessés.
L’organisation a précisé que ses équipes « tentent de fournir des premiers secours d’urgence » aux blessés, demandant aux autorités « de mettre en place toutes les mesures possibles » afin de faciliter les évacuations d’urgence.
« Nos équipes médicales et chirurgicales au Cameroun et au Tchad sont prêtes à traiter les blessés. Nous sommes en contact étroit avec nos équipes sur place qui sont en état de choc », a-t-elle indiqué.
Six employés de la Croix-Rouge nigériane ont également été tués dans ce bombardement, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Le bilan des victimes pourrait encore s’alourdir. Plusieurs « rapports concordants » émanant de résidents et de dirigeants des communautés font état de 170 tués, a expliqué MSF, qui opérait depuis peu dans le camp de Rann. Le président nigérian Muhammadu Buhari a indiqué, dans un communiqué, qu’il avait appris avec « une profonde tristesse » ce bombardement qu’il qualifie de « regrettable erreur opérationnelle ». Dans ce contexte, les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de cette attaque accidentelle. L’armée nigériane mène depuis des années une guerre contre le groupe terroriste Boko Haram. Depuis 2009, date du début de l’insurrection armée des jihadistes, le conflit a fait plus de 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.