La bonne surprise et l’espoir nous viennent d’Autriche

Même avec une victoire de très courte tête, soit 50,3% et 31 000 voix d’avance, le Parti des Verts d’Autriche ( Die Grünen) , dirigé par Alexander van der Bellen) l’a emporté dans une élection présidentielle qui, une fois encore, a montré la vanité des sondages. Et c’est peu dire, car ils donnaient jusqu’à ce lundi 23 mai à midi, la victoire éclatante du candidat d’extrême droite, nazi parmi les  nazis proclamés, Norbert Hôfer qui a obtenu tout de même 49,7% des voix et talonne de très près le vainqueur des Verts.

Il convient de rappeler qu’à l’issue du premier tour organisé dimanche 15 mai, le candidat de l’extrême- droite devançait son adversaire par quelque 144.006 voix, soit 35% qui lui assuraient un avantage considérable et justifiaient les pronostics d’une victoire autoproclamée. Le candidat écologiste n’avait gagné que 21% des voix, situé ainsi loin…Et de fait, dans l’esprit de quelques observateurs vite enclins à transformer ces premiers chiffres en victoire, le second tour semblait favoriser le parti fasciste. Mais voilà que le décompte des 90.000 voix – une voix, un citoyen – exprimés par correspondance, a bouleversé la donne, mieux opéré un spectaculaire renversement des courants pour accorder en définitive la victoire au Parti des verts ( Die Grünen) et donc à son porte-parole, d’origine russe dont les grands parents avaient fui la révolution bolchevique en 1917,  professeur de son état, âgé de 72 ans, enseignant l’économie politique à l’Université d’Innsbruck et engagé dans le combat écologique.

Qu’elle soit si courte et gagnée à l’arrachée, la victoire du parti écologiste européen constitue un précédent en Europe, en effet c’est la première fois qu’un candidat vert devient président d’un Etat que l’on disait perdu dans les miasmes du néo-nazisme affiché. Le spectre de Jorg Haïder, député du même parti d’extrême –droite FPÖ qui caracolait dans les sondages et dont la montée en puissance ne fut arrêtée que par un accident de la route meurtrier en 2008, a plané sur l’élection de dimanche 22 mai…

L’enjeu de cette victoire des Verts est significatif : il donne lieu à plusieurs interprétations, la première étant qu’avec près de 50% de voix en faveur de Norbert Hofer, leader à « visage humain » du FPÖ, l’Autriche nous paraît comme un pays d’autant plus divisé et en crise d’identité qu’elle a rejeté d’un bloc toute forme d’immigration sur son sol, après les dernières vagues de « réfugiés » qui, en provenance du Moyen Orient, l’ont traversée et envahie l’hiver dernier.

Ensuite, la crise économique, doublée d’un chômage en hausse, les menaces d’affaiblissement de la classe moyenne, la polarisation populiste de la question identitaire. Le premier réflexe du nouveau président élu – dans optique bien fédératrice- est évidemment d’annoncer sa volonté de gouverner un pays dans toutes ses composantes, ne faisant aucune différence entre ceux et celles qui ont voté pour lui et les autres qui l’ont combattu.

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