Boualem Sansal : Une résolution du Parlement européen dénonce la répression en Algérie

Alors que l’opinion publique s’enflammait suite à l’indignation générale provoquée par la présence controversée d’influenceurs algériens sur le territoire français, le Parlement européen est entré en scène pour dénoncer un autre sujet brûlant : la situation des droits de l’homme en Algérie. Dans un geste d’une rare fermeté, les eurodéputés ont adopté, jeudi dernier, une résolution appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré dans des circonstances controversées depuis novembre dernier.

La résolution, adoptée à une large majorité de 553 voix pour, 24 contre et 48 abstentions, ne se limite pas à la seule affaire Sansal. Les parlementaires européens y dénoncent plus largement les atteintes systématiques aux libertés fondamentales en Algérie. Ils exhortent les autorités algériennes à libérer l’ensemble des personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et d’expression, citant notamment le journaliste Abdelwakil Blamm et l’écrivain Tadjadit Mohamed.

Dans un communiqué clair et percutant, les eurodéputés rappellent leur attachement à la liberté de la presse, consacrée par l’article 54 de la Constitution algérienne, et exhortent Alger à réviser ses lois répressives. Ils insistent également sur la nécessité de garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire, estimant que les violations actuelles mettent en péril les relations entre l’Algérie et l’Union européenne.

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« Le renouvellement des priorités du partenariat UE-Algérie doit dépendre de progrès substantiels et continus dans le respect de l’État de droit, notamment en ce qui concerne la liberté d’expression et les droits de l’Homme », précise le texte de la résolution. Les députés européens soulignent également que l’octroi futur de fonds européens à l’Algérie devrait être conditionné à ces progrès.

L’affaire Boualem Sansal cristallise à elle seule l’indignation internationale. Arrêté à son arrivée à l’aéroport d’Alger en provenance de France le 16 novembre, l’écrivain âgé de 74 ans, connu pour ses critiques acerbes de l’extrémisme religieux et des régimes autoritaires, fait l’objet d’accusations jugées vagues et arbitraires par ses soutiens. Depuis son arrestation, son état de santé inquiète. Selon des sources proches de son entourage, Boualem Sansal aurait été hospitalisé à deux reprises au mois de décembre, un fait qui alimente les craintes quant à ses conditions de détention.

Son avocat, François Zimeray, s’est publiquement alarmé du silence qui entoure cette affaire. « Ce n’est pas seulement une question franco-algérienne. Il s’agit d’un enjeu mondial touchant les droits fondamentaux, un thème d’importance cruciale pour les intellectuels et l’opinion publique en Algérie, qui méritent mieux que cela », a-t-il déclaré.

Cette résolution européenne intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’Algérie et ses partenaires internationaux. Alors que le régime algérien semble s’enfoncer dans une politique de répression accrue, le Parlement européen envoie un message clair : la protection des droits de l’Homme n’est pas négociable. La communauté internationale, mobilisée par l’affaire Sansal, continue de surveiller avec attention l’évolution de la situation en Algérie, faisant planer la menace de sanctions diplomatiques ou économiques si aucun changement tangible n’est observé.

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