Bouayach pour la création d’un groupe de travail sur les droits des femmes au sein de la GANHRI
La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Mme Amina Bouayach, a proposé, mardi à Genève, la création d’un groupe de travail sur le genre et les droits des femmes au sein de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’Homme (GANHRI).
S’exprimant lors d’un panel sur les droits des femmes et des filles, organisé dans le cadre de la 32ème réunion annuelle de la GANHRI, Mme Bouayach a souligné qu' »il est temps pour notre alliance d’agir avec tous les acteurs pour la protection des droits des femmes et des filles et par-delà contribuer à la consécration des droits de l’homme ».
La présidente du CNDH a donné par ailleurs un aperçu des acquis et réformes importantes initiées au Maroc en matière de promotion et de protection des droits des femmes, soulignant que le mouvement des droits des femmes est fondamentalement politique et législatif avec des effets multiplicateurs aux niveaux social, culturel et économique.
Après avoir relevé que c’est dans les années 80 que les femmes se sont constituées en association indépendante et ont pu s’imposer sur l’espace politique public en tant que voix des droits humains des femmes, elle noté que le combat du mouvement des droits de l’homme associé à des acteurs des progrès au Maroc a réussi à ancrer un processus de réformes les plus fondamentales pour les droits des femmes.
Mme Bouayach a rappelé dans ce sens certaines étapes phares sur la voie de la promotion et de la consolidation des droits des femmes au Maroc, depuis l’adoption en 1993 de la première réforme du code du statut personnel et la ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).
Elle a noté, en outre, que le Maroc a enregistré récemment des avancées majeures en matière d’égalité, citant « la victoire des femmes Soulaliyates qui luttent contre le droit coutumier qui les empêche de bénéficier de l’usage des terres collectives. Le Conseil de gouvernement a adopté un nouveau cadre législatif ». Et de poursuivre que « le combat ne se termine pas, il continuera notamment auprès du Parlement qui devra bientôt examiner les projets de loi en vue de leur adoption ».
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Elle a noté, de même, qu’au Maroc, les femmes peuvent depuis juillet 2018 avoir accès au métier de Adoul (notaire de droit musulman), une profession jusque-là réservée aux hommes, une première dans le monde musulman, outre l’entrée en vigueur en 2018 de la loi relative à la lutte contre la violence envers les femmes.
Le CNDH, a-t-elle poursuivi, a « mis en place depuis janvier 2019, une approche triple P pour la prévention, la protection et la promotion des droits de l’Homme qui nous permet d’agir entre autres pour les droits des femmes concernant les violences à leur égard ».
Et d’ajouter que le CNDH entend organiser des actions de sensibilisation et de mobilisation contre le mariage des mineurs.
Au cours de ce panel, qui a connu la participation des représentants d’institutions des droits de l’homme de différents pays, le secrétaire général de la GHANHRI, Carlos Alfonso Mosquera (Colombie), a souligné que la question des droits des femmes et des jeunes filles constitue une préoccupation pour l’Alliance, mettant l’accent sur l’impératif de conjuguer les efforts pour promouvoir l’autonomisation des femmes et des jeunes.
Il a fait par ailleurs remarquer que les inégalités des chances entre les femmes et les hommes restent profondément enracinées sur le marché du travail, appelant à oeuvrer pour remédier aux différentes formes d’injustice et de discrimination auxquelles sont confrontées les femmes.
Lors de cette réunion annuelle de la GANHRI, M. Mosquera a été élu à la tête de l’alliance en remplacement de Beat Rudolf.