Bourita souligne la priorité accordée par le Maroc à la coopération Sud-Sud
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a mis en avant la priorité accordée par le Maroc au développement de la coopération Sud-Sud pour l’avènement d’une Afrique intégrée et prospère.
« L’importance de la coopération Sud-Sud dans l’avènement d’une Afrique intégrée, florissante et compétente, se fera par le doublement des efforts de sa jeunesse, de ses leaders, de ses institutions. Le Maroc se propose de soutenir ces efforts comme il sait le faire: par le partage et sans ostentation», écrit M. Bourita dans une analyse publiée dans « Metro UN », une publication bimensuelle destinée à la communauté des Nations-Unies à New York.
Symbole de cet engagement infaillible du Maroc pour le développement durable du continent, le ministre fait référence à une citation de SM le Roi Mohammed VI qui a indiqué que: «C’est à l’Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership». Sous le titre : «Coopération intra-africaine: Pour une Afrique intégrée, florissante et compétente», M. Bourita rappelle que «c’est dans ce sens que nous avons auparavant travaillé et que nous œuvrons de surcroît depuis notre retour à l’Union africaine ».
Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu près d’un millier d’accords avec les pays africains, dans différents domaines de coopération. De 1956 à 1999, 515 avaient été signés. «Cette coopération doit se greffer à nos dessins communs et se manifester par l’harmonisation de nos objectifs. Rappelons-le, seule une coopération approfondie entre pays africains d’une part, mais plus largement entre les pays du Sud, qui font face à des enjeux similaires, d’autre part, permettront à ces pays de survivre et de prospérer», insiste le ministre.
Dans son analyse, M. Bourita fait un rappel historique de la coopération Sud-Sud dont la réalité «précède l’établissement, en 1978, du Bureau des Nations-Unies pour la coopération Sud-Sud ». En effet, dès la conférence de Bandung de 1955, les pays du Sud, réunis par les vicissitudes de l’histoire et conscients de leur communauté de destin, ont entrepris de travailler ensemble à la défense de leurs intérêts et à l’édification d’un monde plus juste.
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«Le contexte politique d’alors, marqué par des luttes de libération nationale, a façonné la nature de cette coopération», rappelle-t-il en expliquant que les préoccupations politiques n’ont nullement empêché le développement d’autres échanges. Avec la chute du mur de Berlin et l’ouverture des marchés mondiaux, le commerce a pris le pas sur la politique, souligne M. Bourit qui note, dans ce sens, que les échanges entre les pays du Sud se sont amplifiés, certains, notamment la Chine et l’Inde, se sont hissés au rang de puissances économiques grâce, entre autres, aux ressources d’autres régions du Sud.
A l’intérieur de ce paradigme, et malgré de nombreuses barrières commerciales, les échanges intra-africains ont eux aussi progressé: en 1995, seuls 10% des exportations africaines allaient vers d’autres pays africains. En 2017, ce chiffre est passé environ à 17%. Néanmoins, même s’il ne tient pas compte du commerce informel, ce chiffre demeure insuffisant, relève-t-il.
Consciente de cette réalité, mais aussi de l’importance des échanges commerciaux et humains pour la préservation de la paix et de la sécurité et pour l’émergence d’une conscience africaine, l’Afrique travaille à la mise en place de la plus importante zone de libre échange au monde dont l’accord a été signé en mars 2018, souligne le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Une fois implémenté, ce projet devrait aboutir, explique-t-il, à la suppression de barrières douanières à 90 pc des produits et services échangés sur le continent, à la libéralisation des services et même à la levée des barrières non tarifaires.
Pour M. Bourita, «Il est crucial que cette zone de libre-échange continentale africaine voie le jour. Car, outre les bénéfices cités plus haut, le contexte international oblige l’Afrique à repenser sa stratégie commerciale ». L’âge d’or de la globalisation arrive à son terme. Les tensions géopolitiques internationales, l’augmentation relative des coûts de transports, la multiplication des normes réglementaires hostiles aux investissements étrangers, la transition vers une économie de services et un recul de la demande chinoise, annoncent une nouvelle être, qu’Adiedj Bakas appelle « slowbalisation», poursuit-il dans son analyse.
A l’inverse de la globalisation, la « slowbalisation » verra un recul des échanges commerciaux internationaux et le retour à une forme d’apathie sur le plan économique. Et pour cause, l’Afrique fait face, indique le ministre, à des défis inédits: elle doit créer suffisamment d’emplois pour absorber une demande sans cesse croissante, réduire une pauvreté qui nourrit l’instabilité dans de nombreuses régions et parer aux conséquences du réchauffement climatique, notamment sur l’activité agricole.
La publication Metro UN se propose de fournir à des personnalités distinguées une plateforme pour l’expression d’opinions qui leur permette de faire connaître à la communauté des Nations unies dans son ensemble leur point de vue sur les questions liées au Conseil de sécurité.