Brahim Ghali à al-Hurra , désespoir et délires sur fond de mensonges
Par Hassan Alaoui
La chaîne de télévision américaine en arabe al-Hurra vient de diffuser une interview réalisée avec le secrétaire général du polisario et, accessoirement, fantoche « président » de la non moins fantomatique rasd. Pendant une vingtaine de minutes, le successeur de feu Mohamed Abdelaziz, connu comme Mohamed Abdelaziz al-Marrakchi s’est livré à son exercice préféré qui est celui de fourvoyer à la fois les sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf Lahmada, impudemment présentés comme « réfugiés » et l’opinion internationale qui, lassée de ses mensonges et du cynisme meurtrier de ses commanditaires au sein de l’armée algérienne n’y croient plus…
La sortie de Brahim Ghali n’est pas fortuite, elle se veut une réplique, disons une réaction épidermique aux derniers développements du dossier du Sahara. Celui-ci connaît une évolution dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle est exceptionnellement favorable au Maroc. Par deux fois, en effet, le gouvernement américain a laissé filtrer sa décision de ne pas reconnaître la prétendue rasd, et d’empêcher sa création laissant le grand quotidien américain Wall Street Journal la livrer et d’autres titres la relayer à travers le monde. Pris au dépourvu, le polisario s’est vainement efforcé de démentir cette information que confirmera de nouveau le président Donald Trump lui-même en adressant une mise en garde directe au gouvernement algérien , lui intimant de ne pas encourager le polisario à revendiquer la création d’un Etat indépendant.
Si le front diplomatique s’effiloche et le sol se dérobe sous les pieds des dirigeants du polisario, il convient de souligner qu’au plan strictement régional – maroco-algérien s’entend – le mouvement séparatiste est en train de vivre une descente aux enfers sans aucune mesure avec ce qu’il a connu jusqu’ici. Un vent favorable de rapprochement entre le Maroc et l’Algérie est en train de souffler. Et plus qu’un frisson , chaque jour il vient nous en donner la preuve, timide soit-il … La nomination d’un nouvel ambassadeur algérien au Maroc, même si elle est programmée, vient renforcer un tel sentiment. Les observateurs ne peuvent pas ne pas y voir comme un écho positif à l’Appel et à la main tendue du Roi Mohammed VI lancés il y a trois mois.
L’interview de Brahim Ghali qui pèche par une mauvaise foi caractérisée nous interpelle par son tissu de mensonges. Il ne cesse d’affirmer que le Maroc a violé l’accord de cessez-le-feu, signé en 1991 sous l’égide des Nations et, dans ce cadre et dénonce la présence militaire des troupes marocaines à Guerguerate…Or, s’il est quelqu’un qui ne respecte et n’a jamais respecté ses engagements vis-à-vis de l’ONU c’est bel et bien le polisario qui , non content de passer outre, a cru installer une prétendue « zone libérée » à l’est du Mur, avec le projet d’y fonder une administration voire une ville à Bir Lahlou . N’était la riposte diplomatique du Maroc, et notamment l’intervention du Roi Mohammed VI auprès du secrétaire général de l’ONU, n’était également la volonté exprimée du Maroc de s’opposer par tous les moyens à toute tentative de déstabilisation dans cette région, un déplorable et inacceptable fait accompli en aurait illégalement modifié la carte géographique.
Ressassant avec insistance l’hypothétique référendum « d’autodétermination », Brahim Ghali nous entraîne encore dans un marécage de mensonges ahurissants. Pour rappel, lorsque feu Hassan II avait accepté le principe de référendum au Sommet de l’OUA de Nairobi en 1981, il évoquait un « référendum confirmatif » de la marocanité du Sahara. Or, par cette acceptation, le Roi Hassan II venait de mettre le gouvernement algérien au pied du mur. Tant et si bien que lorsqu’il a été demandé aux parties de constituer les listes des votants légitimes, le polisario et ses commanditaires ont tout simplement saboté l’opération de recensement. Pis : il a voulu imposer ses propres listes , excluant d’office des tribus entières, rejetant les Sahraouis authentiques, originaires du Sahara ayant néanmoins quitté le territoire dans les années cinquante pour fuir la répression des Tercio de Franco et notamment les représailles après les affrontements d’avril 1958, appelés « opération Ecouvillon » menée contre les Aït Bâamrane par l’Espagne et la France. Ces sahraouis sont montés s’installer et vivre dans le nord, qui à Tétouan, qui à Marrakech comme Mohamed Abdelaziz, qui à Sidi Kacem, Meknès, Casablanca, Agadir , etc…Marocains, ils sont sahraouis par leur origine, leur appartenance aux diverses tribus et leur attachement au Maroc.
Le secrétaire général du polisario voudrait-il nous faire prendre des vessies pour des lanternes qu’il ne s’y serait point pris autrement. Il parle de « peuple sahraoui » comme s’il en est le dépositaire, il feint d’oublier manifestement que la quasi-totalité des Sahraouis vivent au Maroc et que ceux qui sont séquestrés dans les camps de Tindouf – représentant moins de 4% – avaient été embarqués de force au lendemain de la Marche verte en novembre 1975 dans les fourgons de l’armée algérienne qui a fabriqué le mirage d’un « peuple sous les tentes »… Si référendum il devait y avoir, les sahraouis authentifiés , notamment par le HCR, installés dans leur grande majorité ,à Lâayoune, Smara, Boujdour, Dakhla et autres villes et localités sont les plus justifiés à voter… En 1970, l’ONU a opéré un recensement demandé par Franco, et quelque 70.000 habitants ont été dénombrés. Après la Marche verte et la libération du territoire, le même chiffre est demeuré…
Ce qui veut dire que la population séquestrée à Tindouf sous la baillonnette ne peut prétendre représenter la population totale su Sahara et que le polisario veut flouer et les Nations unies et la communauté internationale. On a déjà dit qu’il a enrôlé de force dans ses rangs, dans les années 80, à la faveur des sécheresses successives du Sahel, des Nigériens, des Maliens, des Soudanais et même des Mauritaniens en déshérence et en quête de points d’eau pour grossir les chiffres. D’où le refus permanent de l’armée algérienne de laisser le HCR accéder au camp pour authentifier qui est sahraoui et qui ne l’est pas.
Cette vérité ne convient ni aux militaires algériens, ni à leur créature le polisario. Brahim Ghali ne représente que lui-même. La décolonisation du Sahara a été achevée par deux événements majeurs : en novembre 1975 par le biais de l’Accord tripartite signé à Madrid entre le Maroc, l’Espagne et la Mauritanie, ensuite par la récupération de Oued Eddahab le 14 août 1979 par son ayant-droit, le Royaume du Maroc. La Charte des Nations unies stipule, au niveau des initiatives de décolonisation et en son article 5 , que lorsque deux entités ou deux Etats parviennent à finaliser la décolonisation d’un territoire par la négociation, l’ONU apporte son soutien explicite. Le Maroc et l’Espagne ont donc négocié la rétrocession du Sahara en bonne et due forme. Le Maroc a posé sa revendication officiellement en 1956, et Brahim Ghali n’existait pas, le polisario non plus, et moins encore l’Algérie qui n’a vu le jour officiellement qu’en juillet 1962…
Brahim Ghali est tout simplement une marionnette des services algériens, créée ex-nihilo qui, à tout moment, peut être dégommé en fonction des enjeux politiques et au nom d’une Realpolitik inspiré du cynisme. Ce qui se passe en Algérie, cette formidable émergence de l’exigence démocratique le terrorise au point qu’il délire, la bave sortie. Il menace de reprendre les armes, quitte à se déjuger vis-à-vis de l’ONU et même de ses protecteurs militaires algériens. Brahim Ghali oublie que le peuple sahraoui s’est autodéterminé le jour où il a proclamé solennellement sa fidélité et son attachement à la Monarchie marocaine et à sa patrie, le Maroc…