Brexit: Boris Johnson défend la décision de Londres de réviser son accord avec l’UE
Le Premier ministre Boris Johnson a défendu samedi son intention de revenir en partie sur certaines dispositions de l’accord sur le Brexit relatives à l’Irlande du Nord, accusant l’UE de vouloir « instaurer un blocus alimentaire » dans la province britannique.
Dans une tribune au quotidien britannique Daily Telegraph, le dirigeant conservateur explique que le Royaume-Uni a été « contraint » de faire ce revirement, même s’il reconnait que cela représente une « violation » du droit international.
« À moins que nous n’acceptions les conditions de l’UE, celle-ci utilisera une interprétation extrême du protocole de l’Irlande du Nord pour imposer une frontière commerciale complète le long de la mer d’Irlande », a écrit M. Johnson.
« On nous dit que l’UE n’imposera pas seulement des droits de douane sur les marchandises transitant de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord, mais qu’elle pourrait en fait arrêter le transport de produits alimentaires de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord », a-t-il poursuivi, notant qu’il ne peut pas donner à Bruxelles le « pouvoir de diviser » le Royaume-Uni.
« Je dois dire que nous n’avons jamais sérieusement cru que l’UE serait capable d’utiliser un traité, négocié de bonne foi, pour instaurer un blocus sur une partie du Royaume-Uni ou qu’ils menaceraient réellement de détruire l’intégrité économique et territoriale du pays », a-t-il souligné, soutenant qu' »une telle interprétation mettrait sérieusement en danger la paix et la stabilité » dans cette province britannique.
Le dirigeant conservateur a ainsi exhorté les députés de son parti à soutenir son projet de loi, qui sera débattu lundi au parlement.
Le gouvernement britannique a présenté mercredi au Parlement un projet de loi sur le marché intérieur qui lui donne la possibilité de prendre des décisions unilatérales sur des sujets relatifs au commerce avec la province britannique d’Irlande du Nord.
Ce texte, qui contredit en partie l’accord encadrant sa sortie de l’UE, entrave la poursuite des négociations entamées depuis mars dernier pour parvenir à un accord post-Brexit.
En l’absence d’un compromis entre les deux parties avant le 31 décembre, seules les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’appliqueraient aux relations commerciales entre les deux partenaires.