Brexit : le patronat français appelle les entreprises à se préparer au «pire scénario»
Le rejet mardi par le Parlement britannique de l’accord entre Londres et Bruxelles sur le Brexit «ajoute de l’incertitude à l’incertitude», a affirmé mercredi le président du Medef (Mouvement des entreprises de France), Geoffroy Roux de Bézieux, en appelant les entreprises françaises à se préparer au «pire scénario».
«Face au Brexit, la seule urgence pour nous est d’accélérer la préparation des entreprises au pire scénario, même si le pire n’est pas sûr», a affirmé le président de l’organisation patronale dans un communiqué.
M. Roux de Bézieux a prévenu, à cet égard, sur le risque qu’il n’y ait «ni transition, ni délais, ni dérogation» et sur celui que les personnes, les biens, les services et les capitaux ne puissent plus «circuler librement entre l’Europe et le Royaume-Uni».
Le Medef rappelle que 300.000 Français travaillent actuellement au Royaume-Uni et que 150.000 Britanniques sont installés en France. Selon l’organisation patronale, 30.000 entreprises françaises exportent au Royaume-Uni, dont plus de 3.000 y sont installées. Réagissant au vote du Parlement britannique, l’Elysée a affirmé mercredi que le scénario d’un No deal «serait très négatif pour la France».
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Avec le rejet de l’accord sur le Brexit «les risques d’un No deal se sont accrus hier», a estimé la présidence de la république française soulignant qu’«un tel scenario serait très négatif pour le Royaume-Uni et serait mauvais pour l’Europe, et pour la France, qui est la porte d’entrée» d’une bonne partie des flux entre la Grande-Bretagne et le reste de l’Europe.
Le Premier ministre français, Édouard Philippe, réunira jeudi matin les principaux ministres concernés pour «faire le point sur les préparatifs et les accélérer».
Le Parlement français doit également adopter, cette semaine, un projet de loi préparant la France à toute forme que prendrait la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Ce texte habilitera le gouvernement à prendre par ordonnances les mesures de préparation.
La chambre des Communes britannique a rejeté, mardi soir, l’accord de sortie négocié avec Bruxelles, par une majorité de 432 voix. Suite à ce résultat, plusieurs scénarios sont possibles. Les analystes s’attendent soit à une démission de la Première ministre, soit à un report du Brexit ou carrément à pas de sortie de l’Union européenne.