Brexit: Merkel rejette la demande de May de négociations parallèles
Angela Merkel a estimé mercredi que les discussions sur les futures relations entre le Royaume-Uni et l’UE ne pourraient être menées qu’une fois achevées celles sur les conditions du Brexit, rejetant la demande de négociations parallèles de Theresa May.
« Il va falloir d’abord clarifier dans les négociations comment délier les étroites imbrications » qui lient aujourd’hui l’Union européenne au Royaume-Uni, a dit à Berlin la chancelière allemande, « et seulement une fois cette question clarifiée nous pourrons ensuite, (…) si possible assez vite, parler de notre relation future ».
La dirigeante répond ainsi clairement, sans la mentionner, à la lettre adressée à Bruxelles par la Première ministre britannique pour déclencher le Brexit, qui réclame des pourparlers sur le futur accord entre le Royaume-Uni et l’UE en parallèle des négociations de sortie.
Comme Mme Merkel, la Commission européenne a à plusieurs reprises exclu une telle éventualité, estimant qu’il fallait d’abord s’entendre sur les termes de la sortie du Royaume-Uni, une situation inédite dans l’histoire européenne.
« Nous, au sein de l’Union européenne, mènerons de façon juste et équilibrée les négociations à venir et j’espère qu’il en ira de même pour le gouvernement britannique », a poursuivi Mme Merkel, ajoutant que Theresa May le lui avait en tout cas « assuré au téléphone » mardi.
Selon elle, les Européens chercheront « un équilibre des droits et des obligations » dans la mise en oeuvre du Brexit.
« Je souhaite que la Grande-Bretagne et l’Union européenne restent des partenaires proches. Pour moi, le Royaume-Uni demeure une partie de l’Europe avec laquelle nous partageons beaucoup, à commencer par nos valeurs communes », a ajouté la dirigeante allemande.
Elle a assuré que l’UE « était une réussite historique sans précédent et le reste(rait) aussi après la sortie de la Grande-Bretagne », avec « de nombreuses tâches importantes » dont la lutte contre le terrorisme, la crise migratoire et le changement climatique.
Evoquant le sort des gens directement concernés par ces négociations, notamment les Européens vivant au Royaume-Uni dont le droit au séjour reste incertain, elle a dit souhaiter que « les conséquences pour (leur) vie quotidienne soient aussi réduites que possible ».