Cameroun: attentat-suicide déjoué, deux femmes kamikazes tuées

Une femme kamikaze s’est fait exploser jeudi matin dans la ville de Mora dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun où des jihadistes nigérians de Boko Haram mènent régulièrement de telles actions et une seconde a été tuée par l’armée avant d’actionner sa charge, a-t-on appris de source militaire.

« Autour de 07H30 (06H30 GMT), deux jeunes kamikazes se sont introduites dans la ville de Mora » dans le but de se faire exploser, mais elles ont été repérées, a déclaré à l’AFP sous couvert d’anonymat un responsable militaire engagé dans la lutte contre Boko Haram.

« Alors qu’on essayait de les interpeller, une des kamikazes s’est fait exploser, blessant la seconde », a-t-il ajouté, précisant que la deuxième kamikaze a été finalement abattue par des militaires du Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée en première ligne dans la lutte contre les jihadistes nigérians.

Le jeudi est traditionnellement jour de marché à Mora, ville stratégique dans le dispositif de lutte contre Boko Haram. Elle abrite notamment le quartier général du premier secteur de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale créée par le Cameroun, le Nigeria, le Niger, le Tchad, auxquels s’est ajouté le Bénin, pour combattre les membres de Boko Haram.

Le 21 août, trois civils avaient été tués à Mora dans un attentat-suicide.

Lundi soir, une autre kamikaze qui voulait commettre un attentat à Kolofata, ville située non loin de Mora, avait été tuée par le BIR.

Après des semaines de légère accalmie, la région de l’Extrême-Nord du Cameroun est confrontée depuis plusieurs jours à une résurgence d’attaques attribuées à Boko Haram.

Lundi soir, six militaires camerounais ont été tués lors d’une attaque contre une position de la FMM sur l’île de Darak (Lac Tchad).

Face aux offensives des pays de la région, les jihadistes ont perdu nombre des territoires dont ils avaient pris le contrôle dans le nord-est du Nigeria, mais ils continuent de mener des attaques meurtrières autour du lac Tchad.

L’insurrection islamiste et sa répression par l’armée et les services de sécurité nigérians ont fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

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