Campagne digitale pour réclamer la libération des détenus d’opinion en Algérie
Une campagne digitale vient d’être lancée en Algérie pour réclamer la libération des détenus d’opinion.
Cette action a été lancée par 38 organisations algériennes et internationales pour exiger la libération des détenus d’opinion et l’arrêt de la répression et des poursuites contre les militants des droits de l’Homme.
Pour ses initiateurs, cette campagne vise à « attirer l’attention sur la manière dont les autorités algériennes tentent de plus en plus d’étouffer les voix dissidentes et la société civile indépendante ».
Dans une déclaration, les organisations signataires appellent les autorités « à mettre fin à leur répression des droits humains, à libérer immédiatement et sans condition les personnes détenues uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains et permettre à chacun.e de jouir librement de ses droits ».
La campagne réclame aussi que les personnes soupçonnées d’être responsables de graves violations des droits humains, soient « traduites en justice dans le cadre de procès équitables » et appelle les autorités à « permettre aux victimes d’accéder à la justice et à des recours efficaces ».
Depuis la fin du Hirak, « les poursuites en justice pour accusations terroristes infondées se sont multipliées », constatent les signataires, parmi lesquels figurent la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, Amnesty International, Human Right Watch, la Confédération générale du travail (CGT, France), la Confédération des commissions syndicales ouvrières (CCOO, Espagne), l’Institut Danois contre la Torture et l’Institut du Caire pour les études sur les droits de l’Homme (CIHRS).
Ils ont relevé que « des amendements problématiques du Code pénal ont été adoptés, des actions en justice lancées contre des organisations de la société civile et des partis politiques d’opposition ».
Ils dénoncent « la répression contre les défenseur.es des droits humains et les médias s’est intensifiée, tandis que les autorités continuent d’entraver l’enregistrement et l’activité des syndicats indépendants ».
Pas moins de 300 détenus d’opinion croupissent actuellement dans les prisons, affirment les signataires, citant le défenseur des droits de l’Homme Zaki Hannache.
Le décès en avril de l’activiste Hakim Debbazi alors qu’il se trouvait en détention à la prison de Koléa « révèle ce qui est en jeu lorsque des personnes sont détenues simplement pour avoir exercé leurs droits humains », alertent les lanceurs de la campagne.
Dans ce sens, ils rappellent l’appel de la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, en mars dernier, au gouvernement algérien, l’invitant à « changer de cap ».
Dans la perspective de l’examen périodique universel de l’Algérie en novembre 2022, sur la question des droits de l’Homme, ces organisations expriment leur « vive inquiétude » quant à ce qu’elles qualifient de « dangereux recul en Algérie » sur ce plan.
Avec MAP