Canada: Les habitants de Calgary disent non aux JO de 2026
La majorité des Calgariens a dit « non » à une candidature pour les Jeux olympiques d’hiver en 2026, selon les résultats d’un référendum purement consultatif, mais qui devrait peser lourd dans la décision finale.
Selon les chiffres préliminaires publiés par la ville canadienne deux heures après la fermeture des bureaux de vote, 56,4% des habitants se sont prononcés durant ce scrutin électronique pour le « non », contre 43,6% pour le « oui ». Les résultats officiels seront publiés vendredi, ont précisé les autorités locales.
Le conseil municipal de Calgary qui doit se prononcer in fine, a priori en début de semaine prochaine, sur la poursuite ou l’abandon de la candidature, pourrait difficilement faire autrement que de renoncer à ce rêve.
« Nous voulions vraiment concrétiser notre rêve de présenter les Jeux olympiques et paralympiques à Calgary« , a déclaré la présidente de la société de candidature Calgary 2026, Mary Moran.
Calgary avait déjà accueilli les Jeux olympiques d’hiver de 1988. Les sites hérités de ces jeux constituaient la fondation d’une deuxième candidature potentielle.
Le référendum avait été fixé comme condition pour que le gouvernement de l’Alberta soutienne financièrement la candidature. Le gouvernement provincial payait le coût du référendum estimé à 2 millions de dollars.
« Nous avons vaincu plusieurs obstacles en cours de route », a noté le président du conseil de Calgary 2026, Scott Hutcheson, ajoutant: « Nous avions trois paliers gouvernementaux prêts à investir des milliards de dollars dans ce rêve« . Le coût estimé de la candidature avait été fixé à 5,1 milliards de dollars, l’investissement public demandé aux trois ordres de gouvernement s’élevant à 2,875 milliards.
La ville avait été invitée à verser 390 millions, tandis que la province avait engagé 700 millions et le gouvernement canadien 1,45 milliard. Partisans et opposants ont mené campagne jusqu’au bout dans une consultation annoncée comme bien plus incertaine.
Les arguments des partisans du « non », qui ont mené une campagne très active sur les réseaux sociaux, ont d’emblée brandi l’épouvantail d’un dérapage des dépenses qui entraînerait une hausse des impôts locaux, arguments qui avaient déjà contribué à faire capoter les candidatures de Sion (Suisse) et Graz/Schladming (Autriche) pour ces mêmes JO.
L’abandon, probable, de Calgary est une mauvaise nouvelle pour le CIO qui n’aurait donc plus que deux candidatures à étudier pour l’échéance 2026, Stockholm et Milan/Cortina d’Ampezzo (Italie).
Le phénomène n’est pas nouveau pour le CIO, confronté depuis plusieurs échéances déjà à la raréfaction des candidatures et à l’hostilité des populations locales.
Le CIO a pourtant changé les règles avec son Agenda 2020 pour réduire les coûts et le risque de dérapage budgétaires, en demandant aux villes-candidates de s’appuyer sur des sites, sportifs et autres, déjà existants.
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