Canada: Pénurie de logements et montée en flèche des prix des loyers
Au Canada, il devient de plus en plus difficile de trouver un logement salubre à un prix abordable, à cause de la montée en flèche des prix des loyers et de la pénurie de logements que connaît le marché.
Selon l’Indice du logement locatif (ILL), le prix des loyers a augmenté de 21% en moyenne au Canada entre 2016 et 2021.
Cette hausse a atteint 30% en Colombie-Britannique, 27% en Ontario et 24% au Yukon au cours de la même période. Au Québec, l’augmentation moyenne des loyers a été de 14%.
« C’est une forte augmentation. Malheureusement, les revenus et les salaires ne sont pas indexés à la hauteur de l’augmentation des loyers« , a souligné André Castonguay, directeur général du Réseau québécois des OSBL d’habitation.
Seules trois provinces ont affiché des hausses moyennes se situant sous la barre des 10%, à savoir l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador.
Outre la hausse des prix des loyers, le Canada connaît une pénurie de logements.
Lire aussi : Canada: Le prix des billets d’avion en hausse de 13% à 28% cet été
Selon les derniers chiffres publiés, 1,6 million (33%) des 4,9 millions de ménages locataires au Canada consacraient plus de 30% de leurs revenus pour se loger en 2016 et 2021.
« La donnée qui est la plus importante, c’est qu’il faut mettre un pourcentage de plus en plus élevé de ses revenus au paiement du loyer, ce qui laisse moins d’espace pour les autres dépenses qui sont aussi nécessaires« , explique André Castonguay.
Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), un ménage qui consacre 30% ou plus de son revenu brut au logement est considéré comme ayant des problèmes d’abordabilité.
Lorsque cette proportion passe à plus de 50%, on considère ces ménages comme étant en situation de crise, et à risque de devenir sans-abri.
Au Québec, où 40 % des ménages sont locataires – la plus forte proportion parmi toutes les provinces – un ménage locataire sur quatre (25%) consacre plus de 30 % de ses revenus bruts pour se loger.
Outre le prix et la rareté des logements au Canada, 11% des ménages locataires (500.000) vivent dans des logements surpeuplés ou considérés comme inadéquats.
« Les données de l’ILL publiées aujourd’hui mettent en lumière l’échec collectif des investissements effectués pour le logement locatif au cours des 25 dernières années« , affirme Jill Atkey, présidente et cheffe de la direction de l’Association de logement sans but lucratif de la Colombie-Britannique.
« La hausse des coûts de construction et la hausse des taux d’intérêt, ça ne vient pas nous aider vraiment. […] C’est encore pire depuis un an, depuis que la Banque du Canada a décidé de s’attaquer à l’inflation par l’augmentation des taux d’intérêt, » relève André Castonguay.
Avec MAP