Cancer en Algérie: plus de 60.000 nouveaux cas en 2025 contre 42.000 cas en 2018
L’Algérie dénombrera à partir de 2025, plus de 60.000 nouveaux cas contre 42.000 cas en 2018, selon des estimations du registre national du cancer dans ce pays maghrébin.
« Il est attendu que l’Algérie commence à dénombrer à partir de 2025 entre 60.000 et 61.000 nouveaux cas de cancer, ce qui laisse supposer que la mortalité va augmenter », a précisé le coordinateur national des registres du cancer en Algérie, Hamdi Cherif, lors d’une conférence à Alger sur la situation épidémiologique de cette pathologie.
Il a précisé qu’on devrait assister dans les prochaines années à une croissance de près 50% de nouveaux cas.
Ces situations épidémiologiques confirment, une fois de plus, la tendance effrénée de croissance de cette maladie, aussi bien chez l’homme que chez la femme, a ajouté l’expert.
Selon des estimations pour l’année 2018 non encore consolidées en raison de la pandémie qui a bloqué l’activité de surveillance de cette maladie à l’échelle locale, il est attendu la survenue de plus de 41.900 nouveaux cas de cancer.
Pour l’année 2020, le registre national du cancer estime que le nombre de nouveaux cas atteindra la barre des 49.000 dont plus de 23.000 chez l’homme et plus de 26.000 chez la femme.
Les cancers du sein et colorectaux se disputent en fait le podium chez les femmes. Les types d’infections foudroyantes les plus répandues chez la femme sont le cancer du sein avec 14.000 cas, suivi du cancer de la thyroïde, du col de l’utérus et du cancer colorectal.
En revanche, le cancer du poumon chez l’homme vient en tête, avec plus de 3.300 nouveaux cas chaque année, suivi du cancer colorectal, de la prostate et de la vessie.
Selon le responsable, ces chiffres traduisent, malheureusement, les limites des stratégies de lutte contre cette infection.
Le coordinateur national n’a pas manqué de souligner que le challenge à relever dans les prochaines années est de développer la prévention et d’augmenter la cadence des diagnostics précoces.
« Les nouveaux cas de cancer vont augmenter. Il faut alors mettre en place une véritable politique de prévention pour faire face à cette maladie. N’oublions pas aussi que la Covid-19 a impacté la prévention et le dépistage, et même la prise en charge des souffrants », a expliqué le Pr Hamdi.
Les oncologues qui sont intervenus lors de cette conférence ont relevé que ces situations épidémiologiques inquiétantes sonnent aussi comme un appel urgent aux hautes autorités du pays pour se déployer davantage, afin d’améliorer le dépistage et développer le diagnostic précoce à travers le territoire national.
Ils ont déploré le fait que le Plan national anti-cancer 2015-2019 n’ait, visiblement, pas atteint les objectifs qui lui ont été assignés.
Pour étayer leurs dires, les oncologues ont averti que la plupart des cancéreux arrivent à l’hôpital à un stade avancé de la maladie, voire final. Par conséquent, les thérapies prescrites, même les plus innovantes, n’auront aucun effet.
( Avec MAP )