Cannabis médical : La Suisse réceptionne la première importation marocaine
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Le cannabis marocain, désormais légalisé grâce à la loi 13-21, commence à faire son entrée sur les marchés internationaux. La Suisse a récemment enregistré une importation légale de cannabis marocain destiné à l’industrie médicale. Ce tournant marque un pas important vers la régulation du secteur au Maroc et son développement économique.
Une entreprise suisse spécialisée dans le cannabis médical a importé ce produit d’un producteur marocain autorisé, en conformité avec les législations des deux pays. La cargaison est arrivée à l’aéroport de Genève et sera ensuite réexportée vers l’Australie, le Royaume-Uni et d’autres pays après son reconditionnement en Suisse. La directrice générale de l’entreprise a qualifié cet événement de « tournant majeur », soulignant qu’il symbolisait la transition du secteur du cannabis marocain d’un marché informel vers un marché légal et régulé.
Cette exportation s’inscrit dans le cadre de la légalisation du cannabis par le Maroc, instaurée avec la loi 13-21, promulguée en 2021. Cette loi vise à encadrer la culture de cannabis pour des fins médicales et industrielles, en accordant des licences aux producteurs et entreprises. Elle aide ainsi à réduire les activités illégales liées au cannabis, tout en permettant aux petits agriculteurs de rejoindre l’économie formelle, surtout dans le nord du pays, une région historiquement reconnue pour la culture du cannabis.
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Le Maroc souhaite profiter de la demande croissante pour le cannabis médical, s’appuyant sur la qualité de ses cultures, le savoir-faire de ses agriculteurs et sa proximité avec l’Europe. Grâce à cette réglementation, le secteur devrait générer des bénéfices économiques significatifs, en améliorant les conditions de vie des producteurs, en attirant des investissements étrangers et en consolidant la position du Maroc comme acteur clé dans l’approvisionnement mondial en cannabis médical.
Selon les médias, le pays prévoit de générer entre 4 et 6 milliards de dollars par an d’ici 2028, principalement en exportant du cannabis pour les produits médicaux, avec une forte concentration sur le marché européen. Pour ce faire, il mise sur des atouts solides, comme sa proximité géographique et des conditions climatiques idéales pour la culture.
Selon les données officielles du ministère de l’Intérieur, un agriculteur pourrait désormais gagner environ 110.000 dirhams par hectare durant une année, soit une augmentation de 40 % par rapport à ce qu’il gagnait avec la culture illégale. Avant la légalisation, ces agriculteurs étaient souvent contraints de vendre leur récolte à des prix dérisoires, sous la pression des trafiquants. Plus de 60.000 familles dans le nord du pays dépendent de cette culture, la plupart cultivant de petites surfaces, souvent inférieures à un hectare.