Carburants : Les subventions pour faire face à un cycle haussier
Le gouvernement va augmenter de 40% la subvention sur les carburants pour les conducteurs professionnels. C’est ce qu’indique le ministère des Transports. Cette subvention permettra aux transporteurs de faire face à la hausse du carburant, qui depuis le début de la guerre en Ukraine ne cesse de connaître une flambée. Mais, depuis presque 6 mois, le carburant n’a fait arrêter son cycle haussier.
En avril, le gouvernement a donc décidé de soutenir les conducteurs professionnels avec des subventions sur les carburants après qu’elles aient fortement augmenté ces derniers mois en raison de l’augmentation du prix du pétrole due au conflit en Ukraine et parce que l’économie mondiale se remet de la crise du coronavirus et que la demande de pétrole a augmenté rapidement en conséquence.
Mais les prix du carburant ont encore augmenté ces dernières semaines et ont atteint des niveaux record. Pour un litre d’essence au Maroc, une moyenne de 18 DH est payée. Pour le diesel, 16 DH sont maintenant exploités. Le Maroc a les prix du carburant les plus élevés de tous les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA).
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Actuellement, les entreprises de transport reçoivent une subvention de 2 200 DH pour les grands taxis, 1 600 DH pour les petits taxis, 1 800 DH pour les véhicules de transport mixte dans les zones rurales, 7 000 DH pour les bus interurbains et 6 200 dirhams pour les bus urbains. Les montants seront augmentés de 40%.
Malgré la hausse des subventions, l ‘association des chauffeurs de taxi a qualifié la compensation actuelle de « trop faible » et a appelé la semaine dernière le gouvernement à étendre le paquet de soutien pour inclure la suppression temporaire de la TVA et des droits d’accises sur les carburants.
Hausse continue depuis 6 mois
Depuis le début de l’année 2022, les prix aux pompes à essence ont considérablement augmenté, une hausse liée à la reprise économique après le Congo, mais surtout au déclenchement de la guerre en Ukraine. Les observateurs, cependant, soulignent l’inaction du gouvernement envers les négociants en carburant, qui ne veulent pas renoncer à un centime de leur marge bénéficiaire. L’évolution des prix des carburants au Maroc au cours des six derniers mois a été très volatile du fait de la conjoncture internationale, marquée par la guerre en Ukraine.
En janvier 2022, le prix du diesel était de 10,10 DH contre 11,79 DH pour l’essence. En un mois, le prix du diesel a augmenté de 0,75 cent à 10,85 DH en février, tandis que le prix de l’essence a augmenté de 1,13 DH à 12,92 DH.
De février à mars, le prix du diesel a grimpé de 2,11 DH à 12,92 DH, tandis que le prix de l’essence a augmenté de 1,06 DH à 13,98 DH en un mois. La hausse rapide des prix est allée encore plus loin. En avril, le prix de l’essence a atteint 14,16 Dh (+0,18 cents), tandis que le prix du diesel est passé de 12,96 DH à 13,73 DH (+0,77 cent) au cours du même mois.
En mai de la même année, le prix du diesel était de 14,58 Dh (+0,85 cents), un niveau jamais atteint auparavant, tandis que le prix de l’essence atteignait 15,43 Dh (+1,27 Dh).
Ce mois de juin, malgré les appels à l’aide des citoyens et de l’industrie des transports, le prix du diesel a atteint 15,63 DH (+1,05 DH), tandis que le prix de l’essence était de 17,78 DH (+DH2,35).
Si cette tendance à la hausse des prix des carburants est justifiée par l’extension des sanctions de l’UE contre la Russie, la guerre en Ukraine ou encore la reprise économique après le convoi, elle reste incompréhensible pour les citoyens dont le pouvoir d’achat et le niveau de vie ont été gravement affectés, surtout si le gouvernement n’offre pas de solutions concrètes à leurs souffrances.
Le gouvernement s’est contenté d’apporter un soutien « extraordinaire » à l’industrie du transport routier pour faire face à cette hausse des prix du carburant afin d’éviter toute perturbation des coûts de transport des citoyens et des prix du transport de marchandises.
Bien que les coûts de transport n’aient pas fortement augmenté, les prix des marchandises ont augmenté dans toutes les directions. Afin de justifier certaines augmentations, les entreprises productrices de biens ou effectuant des transports n’ont pas manqué de faire valoir que les prix des carburants augmentent et que les aides accordées par l’État restent insuffisantes. En fin de compte, c’est le citoyen qui continue à en supporter les coûts, quelle que soit sa classe sociale.