Casablanca: lancement d’une campagne de sensibilisation à la violence en milieu scolaire
La quatrième édition de la campagne de sensibilisation à la violence dans le milieu scolaire a été lancée, récemment, dans les établissements d’enseignement relevant de la préfecture d’arrondissement d’Ain Chock à Casablanca.
A cette occasion, la direction provinciale de l’Education nationale a organisé, vendredi dernier, une rencontre scientifique placée sous le thème « Sans violence, on construit une école citoyenne inclusive », dans le but de cerner les nouvelles manifestations de ce phénomène et en débattre des solutions.
La directrice provinciale Bouchra Aarif a expliqué que la violence a des effets néfastes sur le climat dans les établissements scolaires et leur bonne marche, privilégiant une démarche globale pour y faire face, en conciliant les paramètres éducatif, social, psychologique et légal.
L’organisation de cette campagne est devenue une tradition annuelle exprimant l’engagement de la direction, de par sa mission d’encadrement, à consacrer les valeurs citoyennes et universelles dans l’opération d’enseignement, s’est-elle félicitée, attirant l’attention sur la recrudescence de ce phénomène dans les écoles et leur environnement.
La campagne intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle intégrée élaborée par le ministère de tutelle, aux fins de moraliser les établissements scolaires et diffuser la culture de non-violence, à la lumière d’une approche de prévention intra et extra muros.
Mme Aarif a insisté sur l’importance de la poursuite de la coordination et de la collaboration avec les partenaires parmi les établissements scolaires, les association des parents d’élèves, les syndicats et les départements concernés pour une meilleure gestion des conséquences de la prolifération des actes de violence.
Le chercheur Abdelkader Azdad, chef du département de psychologie à la faculté des lettres et des sciences humaines d’Ain Chock, a plaidé pour la constitution de cellules d’écoute et d’accueil pour suivre et mieux comprendre les cas des élèves auteurs de violence, comme moyen d’endiguement de ce phénomène.
Le coût de la violence est très élevé à tous les niveaux, d’où l’impératif de s’éloigner des solutions de rafistolage, d’encourager la créativité des élèves sous toutes ses formes et de s’ouvrir sur les établissements de recherche, essentiellement l’université, a-t-il soutenu.
Le professeur de psychologie dans la même faculté, Ahmed Rayan, a mis le projecteur sur la pertinence de l’analyse des graffitis pour une meilleure compréhension du phénomène, notant que les tags et autres écritures sont une manière, parfois désespérée, pour les élèves d’attirer l’attention sur leur ressenti envers l’autre, qui est l’enseignant et le cadre administratif.
Au cours de la saison 2018/2019, la direction provinciale de l’Education nationale d’Ain Chock a recensé 230 cas de violence, dont 93 à l’extérieur des murs des établissements scolaires. Les cas recensés entre les murs des établissements se répartissent entre 28 actes de violence corporelle, 93 attaques verbales, 3 cas de destruction de biens et 12 cas de violence divers.