Casablanca-Settat: les ports au coeur de la dynamique économique et commerciale
Les ports de Casablanca-Settat, qui comptent parmi les plus grands et les plus importants du Maroc, ont continué, en 2017, de jouer un rôle de premier ordre dans l’essor économique et commercial de la première région du pays, avec un impact indéniable sur le développement local et national.
Encore une fois, l’on a assisté à une montée spectaculaire de la plateforme industrielle de Jorf Lasfar, devenue névralgique non seulement pour le secteur des phosphates au Maroc mais pour l’approvisionnement du marché mondial en fertilisants, tandis que le port de Casablanca a préservé son rang de poumon du commerce international du Royaume, sans oublier celui de Mohammédia d’où transite historiquement l’essentiel des importations de produits pétroliers.
A la lumière des projets de développement programmés, la plateforme de Jorf Lasfar est passé à la vitesse grand V, en harmonie avec l’ouverture du Royaume sur l’Afrique et la signature de nombreux accords de partenariat avec les pays du continent.
En novembre dernier, le groupe OCP a annoncé la mise en service de la 3ème usine intégrée d’engrais « Jorf Fertilizers Company 3 » (JFC 3), qui permettra d’augmenter sensiblement la capacité de production du groupe pour atteindre 12 millions de tonnes par an en 2018 avec l’entrée en fonction de JFC 4, contre 4,5 millions de tonnes en 2010 et 8 millions en 2014.
Les deux nouvelles lignes de production feraient de l’OCP un leader mondial dans le secteur des fertilisants, d’autant que le groupe s’est fixé comme objectif de participer activement à la réalisation de la sécurité alimentaire dans le continent africain.
Dans le même veine, l’Office chérifien des phosphates a réceptionné, en septembre dernier, le « Navigator Jorf », un navire gazier spécialisé dans le transport d’ammoniac. Long de 180 m et possédant une capacité de chargement de 25.000 tonnes métriques, il approvisionnera en ammoniac la plateforme Jorf Lasfar et assurera à l’OCP le transport des quantités nécessaires de cette matière première essentielle à la fabrication des engrais.
Plus grand port du Maroc, Casablanca est une plateforme multifonctions principalement tournée vers le commerce. Il s’étend sur 450 ha, dont 256 ha de terre-pleins et offre plus de 8 km linéaires de quai. Il peut accueillir et traiter jusqu’à 40 navires à la fois. Il comprend un port de commerce, un port de pêche, un port de plaisance, ainsi que des installations et des infrastructures pour la mise à flot et à sec des navires dans les chantiers navals.
Le port est doté d’un réseau ferroviaire de l’ONCF, d’une longueur de 17.410 m, qui longe la clôture du port depuis la porte numéro 1 à partir de la gare, jusqu’au-delà de la jetée des phosphates où s’étend la zone de tirage. Il traite habituellement un trafic entre 24 et 26 millions de tonnes par an, soit à peu prés 33 à 35% du trafic portuaire national.
Ses trois terminaux à conteneurs lui permettent de traiter potentiellement un trafic de 1.600.000 EVP (Equivalent Vingt Pieds). Ses deux installations spécialisées lui confèrent une capacité annuelle d’environ 4 millions de tonnes de céréales.
Le port de Casablanca, qui assure par rapport au trafic national près de 86% des conteneurs, 60% du conventionnel (53% du bois et 78% du fer) et 63% des céréales, met à la disposition des opérateurs économiques une offre composée de terminaux à conteneurs, roulier et de divers ainsi que des équipements et moyens logistiques de pointe.
Compte tenu de l’importance de ce port, un plan a été élaboré en vue de son extension et son équipement par les technologies les plus modernes et ce, dans le cadre de la stratégie portuaire nationale 2030.
Ce plan vise à augmenter la capacité du port, ce qui impactera positivement l’économie nationale et réduira le coût logistique pour les importateurs et exportateurs. Il comprend notamment le projet de terminal à conteneurs no 3, doté d’une enveloppe d’investissement d’environ 1,5 milliard de dirhams, outre le coût de la technologie utilisée.
Outre le projet d’extension de cette infrastructure, plusieurs mesures ont été prises et mises en œuvre en 2017, notamment l’entrée en vigueur de l’obligation de la continuité des opérations de manutention au port de Casablanca. Cette obligation concerne « les trafics qui ne font pas l’objet de sortie directe et les navires dont le déchargement exige moins d’un shift ». L’objectif, selon l’Agence nationale des ports (ANP), est d’assurer la célérité des opérations, la hausse des rendements journaliers et, partant, la réduction du délai de séjour des navires.
Une autre mesure, qui n’est pas des moindres, demeure le lancement de l’annonce électronique des préavis d’arrivée des conteneurs pleins destinés à l’export, initié par le Guichet unique national des procédures du commerce extérieur (PortNet) en partenariat avec l’Agence nationale des ports et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
Un responsable de PortNet avait précisé, à ce sujet, que seuls les conteneurs ayant fait l’objet de préavis d’arrivée déposés suffisamment à l’avance via PortNet pourront accéder à l’enceinte portuaire.
L’annonce via PortNet des « Préavis d’arrivée » aura pour effet d’optimiser au mieux les plans de chargement des navires et de garantir une meilleure traçabilité lors de la prise en charge des conteneurs destinés à l’export, avait-il expliqué.
Aux côtés de ces deux grands ports, celui de Mohammédia joue également un rôle de premier plan dans cette dynamique économique. Ce port a été construit en 1913 par la compagnie du port de Fedala. A l’origine port de pêche, il se transforme en port pétrolier avec l’implantation de la Samir en 1961.
Pour renforcer le rôle économique de ce port, la Stratégie nationale 2030 prévoit notamment la réalisation de nouveaux terminaux et la réhabilitation de l’ancien port de la ville en optant pour une approche visant l’ouverture de cette importante infrastructure sur la ville, notamment d’en faire également un lieu de loisirs.
Les activités des ports de la région de Casablanca-Settat ont toujours joué un rôle de premier plan dans les échanges commerciaux du Maroc avec le reste du monde. Ces activités se sont intensifiées et diversifiées au fil du temps pour répondre aux besoins de développement du pays.
Par Abdellatif Al-Jaafari.