Casablanca : soupçon de détournement de 238 206 dirhams dans un centre de jeunesse

Une vive polémique agite actuellement la région de Casablanca-Settat autour d’un centre de jeunesse financé conjointement par le conseil régional et des institutions étrangères. Au cœur de cette affaire, un parfum de détournement plane sur la somme de 238 206 dirhams, prétendument soustraite sans justification claire des comptes de l’établissement. Les informations rapportées par Barlamane.com font état d’irrégularités comptables susceptibles de porter à des dérives plus profondes.

Depuis 2020, ce centre de jeunesse a engrangé des subsides dépassant 1,9 million de dirhams, issus pour partie des caisses publiques locales et pour partie de financements étrangers, notamment d’institutions européennes. Ces soutiens devaient permettre le développement de projets éducatifs et socioculturels en faveur de la jeunesse, mais certaines pièces comptables laissent désormais planer le doute sur la bonne gestion de ces fonds.

De l’avis d’élus de la région, plusieurs versements auraient été effectués sans que ne soient fournies les pièces justificatives indispensables, notamment en matière de salaires et d’achats de matériel. Les 238 206 dirhams soupçonnés d’avoir été « prélevés » de manière illicite pourraient n’être que la partie émergée d’un scandale financier plus vaste.

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En 2023, le conseil régional de Casablanca-Settat, l’un des principaux pourvoyeurs de fonds publics, aurait octroyé une enveloppe de plus de 700 000 dirhams au profit de ce centre. Selon plusieurs conseillers régionaux, aucune instance de contrôle n’aurait toutefois veillé à l’usage réel de cette dotation. Ces élus dénoncent un manque de transparence criant, voire un risque de favoritisme politique, au profit des responsables qui gèrent l’établissement.

Face à l’ampleur des soupçons, des membres du conseil régional réclament désormais la mise en place d’un audit financier détaillé et l’ouverture d’une enquête officielle. L’objectif affiché est de faire toute la lumière sur ces anomalies et de déterminer d’éventuelles responsabilités, qu’elles soient pénales ou administratives.

En parallèle, cette affaire relance le débat sur la régulation et le contrôle des financements étrangers au Maroc. Plusieurs responsables politiques estiment nécessaire une refonte du cadre légal actuel, de manière à éviter que des subventions, qu’elles proviennent de fonds publics ou internationaux, ne puissent être aisément détournées.

Si les investigations en cours aboutissent à des conclusions confirmant la malversation, ce scandale financier pourrait marquer un tournant dans la manière dont les associations gèrent et rendent compte des fonds publics et étrangers au Maroc. Il pourrait également conduire à un renforcement des contrôles sur les financements destinés à l’action sociale et à la jeunesse dans l’ensemble du pays.

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