CDH : António Guterres appelle à « agir ensemble » pour faire progresser les droits humains
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Le secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres, a appelé, lundi à Genève, à « agir ensemble » pour faire progresser les droits humains, qui sont « l’oxygène de l’humanité », mais qui se trouvent « asphyxiés, les uns après les autres ».
« Les droits humains, sous le coup d’attaques vicieuses, sont dans leurs derniers retranchements », a affirmé António Guterres, à l’ouverture de la 58e session ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme (CDH), qui se tient jusqu’au 4 avril, citant divers facteurs, notamment les conflits, les inégalités, le changement climatique et les technologies incontrôlables.
« Cette situation représente une menace directe pour tous les mécanismes et systèmes établis de haute lutte au cours des 80 dernières années pour protéger et faire progresser les droits humains », a-t-il souligné, lors de cette séance inaugurale de la 58e session du CDH, qui connaît la participation de hauts responsables de 128 pays, dont le Maroc, représenté par une délégation conduite par le ministre de la Justice, M. Abdellatif Ouahbi.
Le patron de l’ONU a relevé que « le Pacte pour l’avenir » offre des solutions pour faire progresser les droits humains à travers la paix, le développement, l’état de droit, l’action climatique et une meilleure gouvernance des technologies, mettant, à ce propos, en évidence le lien entre les objectifs de développement durable et les droits humains et soulignant l’importance d’accélérer les progrès vers la réalisation de ces objectifs.
Par ailleurs, António Guterres a souligné les risques que représentent les technologies en mutation rapide pour les droits humains, appelant à une gouvernance renforcée de ces technologies, notamment l’intelligence artificielle.
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« Face à ces menaces, le Pacte numérique mondial rassemble le monde entier pour veiller à ce que les droits humains ne soient pas sacrifiés sur l’autel de la technologie », a-t-il déclaré, appelant à investir dans l’accès à Internet à un prix abordable, dans les formations au numérique et dans les infrastructures.
Pour sa part, le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Philémon Yang, a fait le même constat de la « dégradation drastique des droits humains » sous l’effet des conflits qui font rage dans le monde, soulignant que « même la guerre a des règles (…) et les civils ne doivent jamais être pris pour cible ».
Alors que l’ONU doit célébrer cette année son 80e anniversaire de l’ONU, il a souligné que le Pacte pour l’avenir et ses annexes ouvrent la voie vers un monde « plus juste et équitable », un monde où les droits humains sont respectés pour tous.
Le défi maintenant est la mise en œuvre de ce pacte, « une tâche collective qui incombe à tout le monde, y compris les gouvernements et les ONG », a-t-il relevé, notant que dans ce processus les Organisations internationales à Genève doivent jouer un rôle central.
Le président de l’Assemblée générale a, par ailleurs, évoqué les projets actuels qui concernent notamment des discussions sur le travail des enfants, les droits des personnes âgées, les injustices du racisme et du colonialisme, ainsi que le débat annuel de haut niveau sur la prévention du crime qui va porter sur les défis actuels des prisons.
Présidée par l’ambassadeur Jürg Lauber, représentant permanent de la Suisse auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, la séance d’ouverture a été également marquée par les allocutions du Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk et du ministre suisse des Affaires étrangères, M. Ignazio Cassis, dont le pays assure la présidence du Conseil au titre de l’année 2025.
Durant six semaines de cette 58e session, le CDH doit, notamment, examiner plus de 80 rapports présentés par le Secrétariat des Nations Unies et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, par des experts des droits de l’homme et par d’autres organes d’enquête concernant de nombreux thèmes et intéressant la situation des droits de l’homme dans près de quarante pays.
Dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU), le Conseil examinera en outre les rapports portant sur 14 pays.
Outre M. Ouahbi, le Maroc est représenté à ce conclave par l’ambassadeur représentant permanent du Royaume auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Omar Zniber, ainsi qu’une délégation de plusieurs départements gouvernementaux et institutions concernés.
Avec MAP