Célébrer des « icônes » de la plasticité au féminin
Par A. Dades
C’est cette occasion du 8 mars, journée internationale des Droits de la femme que l’artiste peintre et écrivaine marocaine Loubaba Laalej a choisi pour le lancement de son nouvel ouvrage « Icônes de la plasticité au féminin ». Un recueil de textes qui met en évidence des œuvres et des femmes qui ont su imposer leurs noms et leurs travaux dans un monde, jusqu’alors, exclusivement Masculin.
D’emblée, Loubaba Laalej souligne : « De tous temps, il y eût des femmes créatrices de talent.
Elles ne pouvaient s’exprimer librement.
L’artiste homme, qui tenait à sa place, leur fit de l’ombre.
Il faisait de l’art son privilège !
La passion, le courage, le talent et le génie n’ont pas de sexe »…
Mais, au-delà, c’est toute une vision, voire un rêve de célébration permanente, d’hommage ou d’ancrage de l’image de ces femmes à travers leurs œuvres en vue d’accéder à un musée, ouvert pour toujours qui crie fort en leur nom « nous sommes et nous resterons là ». Ce qui rejoint d’ailleurs l’idée de Hassane El Assad qui relève, dans la préface de l’ouvrage qu’il a intitulé, « Pour un art libérateur et atemporel », de l’établissement d’«un lien très fort entre création et existence et affirme dans ce sens : « où je crée, je suis et je voudrais trouver la force de bâtir toute ma vie sur cette vérité ». Selon El Assad, « L’écrivaine-artiste Loubaba Laalej réaffirme cette vérité en reconstruisant les parcours biographiques des femmes artistes qui, dans leur lutte, expriment dans la sérénité l’être féminin universel. Ces figures de la résilience sont célébrées à travers la plume et le pinceau de Loubaba afin que leurs expériences de la liberté puissent être un phare lumineux guidant femmes et hommes.
Loin d’un féminisme étriqué
Les femmes artistes représentées ne versent pas dans le féminisme étriqué, le masculin n’est jamais considéré comme autre, il est juste l’autre versant de soi, le père, le frère ou le compagnon, Orazio, Talal, et Rodin. C’est pourquoi, dans le monde de Loubaba, il y a une féminité du masculin, une féminité retrouvant l’Un, un ordre d’abondance et de plénitude sans « la pomme et le serpent », lumière, arc-en-ciel embrassant l’universelle condition de l’homme ».
« Les destinées féminines telles qu’elles sont présentées par Loubaba sont peintes et écrites pour réhabiliter et rendre hommage à celles qui, comme Yayoi Kusama , Wangechi Mutu, Shuren Sukhat , Yahne Le Toumelinou Misà , ont défié les barrières, les distinctions de tout genre, et ont , à travers leurs constructions plastiques, changé nos regards et enrichi nos visions. « En somme, Loubaba a su traverser, plume et pinceau à la main, ces destins féminins pour nous initier à l’amour d’un art libérateur et atemporel», relève encore Hassane.
Une anthologie de la plasticité au féminin
Versant dans le sens de l’élaboration d’une réel anthologie de la plasticité au féminin, l’écrivain et journaliste Khalil Rais, écrit, pour sa part, dans sa préface de «Icones de la plasticité au féminin » que « L’art ne s’apprend pas, il se rencontre ». « Nul ne sait où l’art prend ses sources ». Il relève ainsi que « de telles citations semblent préparer une anthologie non exhaustive da la plasticité au féminin. Il s’agit d’une redécouverte des femmes artistes dont la qualité esthétique est voilée ou éclipsée, voire refusée. Une reconnaissance de la part de Loubaba à l’égard d’un parterre distingué de femmes exceptionnelles qui appartient déjà à l’élargissement du spectre de l’intelligence et de la sensibilité humaines ». Et Rais d’ajouter que «Grâce à son livre « Icones de la plasticité au féminin », les femmes créatrices , pour parler autrement comme Hérodote, sont « des oracles qui n’ont pas cessé », et qui intéressent toujours les passionnés d’art… L’idée de cette anthologie est une caution morale et intellectuelle basée sur l’érudition éclectique et la curiosité inépuisable de Loubaba. Une initiative savante et audacieuse qui n’est pas opposée aux élans de cette artiste peintre et écrivaine, pour qui l’art n’est jamais donné d’avance, et, comme l’amour, n’est pas affaire de beauté, mais de passion ». Enfin, c’est un ouvrage qui ouvre de nouveaux horizons sur la créativité au féminin, certes, mais prouve surtout que l’art, n’a ni patrie, ni sexe. C’est une révélation qui anime des êtres et les mets au service des autres pour leur éclairer le chemin et enrichir leur expérience de vie, d’être et de cohabiter en dépit du genre, de la race ou de toute autre chose.
En 2019, Loubaba Laalej a obtenu un doctorat honorifique délivré par le Forum International des Beaux-arts (Fine Arts Forum International) à titre de reconnaissance. Artiste peintre et écrivaine, la native de Fès a, à son actif, plusieurs publications sur son expérience créative : « Emergence fantastique », « Mes univers », « Matière aux sons multiples », « Abstraction et suggestion », « Femmes du monde : entre l’ombre et la lumière » (en cours de publication), pour ne citer que ceux-là. Poète aussi de son état, elle compte plusieurs recueils notamment « Fragments », « Pensées vagabondes», « Icônes de la plasticité au féminin »… Alliant la plume au pinceau, elle ne freine pas son élan créatif d’où un ensemble d’ouvrages en cours de publication notamment « Mysticité et plasticité », « Melhoun et peinture », « Peinture et poésie», «Chuchotement du silence », « Musicalité et plasticité » (Tome I et II), « Voix intérieure », « l’art et l’amour « , « la route de lumière »…