Censure adoptée contre le gouvernement Barnier
Une motion de censure déposée par les partis de la gauche et soutenue par l’extrême droite pour faire tomber le gouvernement français conduit par Michel Barnier a été votée, mercredi soir, par l’Assemblée nationale à une large majorité.
La motion de censure a été adoptée avec 331 voix, la majorité requise étant de 288 voix, a annoncé la présidente de l’Assemblée nationale
Ce mécanisme a été mis en branle suite au bras de fer qui s’était engagé depuis quelques jours entre le gouvernement et ces partis sur le volet social du budget de 2025 et qui s’est conclu, lundi, par l’activation par le premier ministre de l’article 49.3 de la Constitution qui lui permet de passer outre le vote parlementaire pour adopter des textes à l’Assemblée nationale.
S’exprimant avant le vote, M. Barnier a défendu l’action de son gouvernement, en particulier les mesures du projet de budget de la Sécurité sociale sur lequel il a engagé la responsabilité du gouvernement, assurant qu’ »avec ce budget, nous soutenons les agriculteurs à travers la réforme attendue du mode de calcul de leurs retraites et des dispositifs d’exonération de cotisations sociales ».
Parmi les points de discorde à l’origine de la censure de son gouvernement, figuraient notamment les taxes sur l’électricité, l’indexation des pensions de retraite et le remboursement de certains médicaments, autant de sujets rappelés, lors du débat précédant le vote, par les députés de gauche et de l’extrême droite ayant soutenu cette motion.
Le chef du gouvernement qui espérait jusqu’au dernier moment l’échec de la motion de censure, en appelant à la responsabilité, a reçu notamment le soutien de son prédécesseur Gabriel Attal, à la tête des députés du parti présidentiel Renaissance, qui a affirmé, de son côté, que la censure réclamée « ne ferait que des perdants ».
« L’heure est venue de mettre de côté ce qui nous divise » et « de se hisser à la hauteur du moment et à la hauteur de leurs responsabilités », a plaidé l’ex-Premier ministre en s’adressant aux dépositaires de la motion de censure et leurs alliés.
La censure de l’équipe Barnier est une première depuis la chute du gouvernement de Georges Pompidou en 1962.
Selon l’article 50 de la Constitution française, lorsque l’Assemblée nationale adopte une motion de censure, le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission de son gouvernement.
A peine trois mois après son investiture suite à des tractations politiques difficiles après les législatives anticipées de juillet dernier, le gouvernement français de centre droit est désormais en affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau cabinet.
Avec MAP