Céréales : le Maroc cible 25 sources d’approvisionnement
La pénurie mondiale de céréales causée par la guerre en Ukraine oblige le Maroc à revoir ses sources d’approvisionnement. Pour éviter les différents facteurs qui pourraient affecter l’approvisionnement en céréales au Maroc après le déclenchement de la guerre en Ukraine, le Royaume a élargi son cercle d’approvisionnement à 25 pays.
Des millions de tonnes de céréales sont bloquées dans les ports ukrainiens parce que la Russie en bloque l’accès. Cela a des conséquences douloureuses, en particulier pour les pays africains, notamment les pays du Mahgreb. Pourtant le président russe Vladimir Poutine, aurait promis d’autoriser les exportations si le blocus imposé par l’Union européenne venait à être levé. Pour l’instant, c’est le statut quo total sur le sujet, au moment où le besoin se fait de plus en plus sentir. En Afrique, le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall a fait savoir à son homologue russe du risque de famine en Afrique.
Au Maroc, malgré les assurance du gouvernement, le sujet inquiéte. En réponse à une question écrite du groupe Mouvement populaire (MP) sur la manière de faire face aux répercussions de la guerre russo-ukrainienne sur les importations agricoles, le ministère de l’agriculture, de la pêche, du développement rural et des eaux et forêts a indiqué que le Maroc a adopté une stratégie de diversification des sources d’approvisionnement, afin d’éviter tous les facteurs pouvant affecter le marché intérieur.
Les céréales ont été fournies au cours de la saison agricole précédente par 25 pays, dont l’Europe, l’Amérique du Nord et du Sud et l’Asie, a indiqué le ministère.
De plus, et selon les données fournies par le ministère de l’Agriculture, malgré les conditions climatiques et les facteurs géopolitiques actuels, le Maroc a pu importer des céréales de 15 pays au cours de la dernière période de la campagne de commercialisation en classe.
Les mêmes données montrent que le Maroc ne se contente plus de s’appuyer sur les sources traditionnelles d’importations de céréales, dont une part importante provient d’Europe et d’Amérique du Nord. En ce sens, et jusqu’à fin février 2022, l’Argentine et le Brésil représentaient 41 % des importations céréalières.
Le ministère de l’Agriculture a estimé que, grâce à la stratégie de diversification des sources d’approvisionnement en céréales, le Maroc a pu se protéger des répercussions des fluctuations externes, dues à la guerre en cours entre la Russie et l’Ukraine, qui sont respectivement le deuxième et le troisième fournisseur de blé tendre. au Royaume.
Les craintes de famine
Les effets de la guerre en Ukraine vont bien au-delà des frontières de l’Europe. En raison de l’échec d’importantes livraisons de céréales, il existe un risque de famine dans certaines régions d’Afrique. L’Union africaine espère désormais éviter ce scénario. Selon son président, Macky Sall, le président russe Vladimir Poutine serait prêt à autoriser les exportations de céréales. Sall l’a annoncé sur Twitter après une rencontre avec le patron du Kremlin à Sotchi, il y a deux semaines.
Poutine et le président sénégalais Sall se sont rencontrés à Sotchi pour discuter de la libération de tous les produits alimentaires et de la levée de l’embargo russe sur les exportations de céréales. Selon le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui a également assisté à la réunion, la suspension du blocus céréalier est nécessaire pour amortir l’impact économique et socio-économique dévastateur d’une crise alimentaire et énergétique croissante.
Lors des pourparlers, Poutine a rejeté la responsabilité de Moscou dans la pénurie de céréales sur le marché mondial. La crise a commencé avant même la guerre en Ukraine, que Poutine a qualifiée d’opération militaire spéciale. Ce n’est pas la Russie qui empêche l’exportation de blé d’Ukraine, a déclaré le président russe. L’Ukraine devrait plutôt retirer les mines devant ses ports sur la côte de la mer Noire. L’armée russe ne l’utilisera pas pour des attaques, a promis Poutine.
La crise climatique et la pandémie ont entraîné une crise alimentaire mondiale qui menace de s’aggraver à la suite de la guerre en Ukraine.
En fait, la marine russe bloque les ports ukrainiens. Les dirigeants de Kiev ne font pas confiance aux promesses de Moscou concernant le passage en toute sécurité des navires ukrainiens à travers la mer Noire.