CGEM lance « CGEM for Tech Founders » : Un nouvel élan pour les start-ups marocaines

La Confédération Générale des Entreprises du Maroc, à travers sa commission écosystème tech, a lancé son offre « CGEM for Tech Founders », dédiée aux start-ups. Dans ce cadre, elle a organisé le mardi 1er octobre 2024 un événement marquant intitulé « L’avenir de la tech au Maroc : défis, opportunités et perspectives ». Cette rencontre a réuni des figures clés du secteur, telles que M. Chakib Laalej, Président de la CGEM, Mme Ghita Mezzour, Ministre déléguée auprès du Chef du Gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration, ainsi que M. Mohamed Benchaaboun, Directeur Général du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement.

La cérémonie de lancement de l’offre « CGEM for Tech Founders » intervient à un moment crucial, juste après l’annonce de la stratégie digitale du Maroc 2030 et le succès de l’appel à manifestation d’intérêt du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Cet événement met en lumière l’engagement de la CGEM à promouvoir l’émergence d’un écosystème tech dynamique dans le pays, soulignant l’importance d’une collaboration entre le secteur privé et le gouvernement.

Dans le discours d’ouverture, M. Chakib Laalej a souligné que l’émergence de l’écosystème technologique constitue une priorité pour la CGEM. Cette initiative vise à positionner le Maroc comme un acteur majeur du développement technologique en Afrique. Le secteur privé joue un rôle essentiel dans cette dynamique, en accompagnant les membres de l’écosystème tech et le gouvernement dans la mise en place de stratégies favorables.

L’événement s’est voulu interactif, permettant un échange direct entre les participants et la Ministre. M. Laalej a exprimé sa satisfaction quant à la diversité des acteurs présents, incluant des entrepreneurs, des représentants de fonds d’investissement, des structures d’accompagnement et des grands groupes. « Cela démontre que la digitalisation et le développement d’un écosystème tech fort sont l’affaire de tous », a-t-il déclaré.

Une stratégie digitale ambitieuse

Mme Ghita Mezzour a ensuite pris la parole pour présenter la « Stratégie Digitale Maroc 2030 ». Elle a insisté sur la nécessité de dynamiser l’économie numérique et a mis en avant l’importance de la digitalisation des services publics. « Cette transformation n’est pas seulement une question de tendance, mais un véritable levier pour faciliter la vie des citoyens, réduire les délais et apporter plus de transparence et de réactivité », a-t-elle affirmé.

La stratégie inclut également le développement de solutions marocaines dans des domaines tels que l’outsourcing et le digital export. Mme Mezzour a souligné le savoir-faire marocain et la nécessité de créer des emplois localement. « Aujourd’hui, il y a un besoin mondial en matière de talents, notamment dans le Cloud », a-t-elle ajouté, tout en affirmant que le Maroc se positionne sur des technologies de pointe.

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Le soutien aux start-ups constitue un axe central de cette stratégie. Actuellement, le Maroc compte environ 2 000 start-ups actives, un chiffre qui témoigne des progrès réalisés dans la création d’un environnement favorable à l’entrepreneuriat. Les programmes d’accompagnement et de financement mis en place par des acteurs publics et privés ont permis à de nombreux entrepreneurs de se lancer et d’innover.

Le défi reste cependant de taille, car seulement 10 % des start-ups réussissent à se maintenir à long terme. En 2023, le financement des start-ups marocaines a atteint 17 millions de dollars, soit seulement 0,5 % des financements du continent. « Nous devons donc augmenter le soutien financier, que ce soit par des investissements en capital ou par des subventions directes », a souligné M. Laalej

Cependant, l’un des défis majeurs auxquels le Maroc doit faire face est la formation de sa jeunesse. Avec 300 000 jeunes entrant chaque année sur le marché du travail, il est crucial de susciter des vocations entrepreneuriales et de leur offrir les outils nécessaires pour créer leurs propres entreprises. La CGEM, à travers ses programmes d’accompagnement, joue un rôle clé dans la transmission de cet esprit entrepreneurial.

Mme Mezzour a également évoqué les nouvelles initiatives mises en place pour renforcer la formation dans les domaines liés à l’intelligence artificielle, au codage et à la cybersécurité. « Le nombre de jeunes formés dans le digital a doublé entre 2022 et 2023 », a-t-elle indiqué, soulignant ainsi l’importance d’investir dans le capital humain.

Connecter les start-ups au marché

L’accès au marché représente un enjeu fondamental pour le développement des start-ups. M. Laalej a rappelé que le secteur public et privé a la responsabilité de faciliter l’accès au marché pour les nouvelles entreprises. « Accorder un marché à une start-up, c’est participer au développement de l’écosystème », a-t-il déclaré.

En effet, dans le cadre de cette démarche, la CGEM a lancé une offre dédiée aux start-ups, visant à renforcer les liens avec le secteur privé. Ce programme comprend des incitations fiscales pour attirer de nouveaux investisseurs en capital-risque et faciliter l’accès des start-ups aux opportunités de marché. Le ministère a également prévu des bourses pour les incubateurs, afin qu’ils puissent accompagner les start-ups sans impacter leurs ressources financières.

La réussite de cette stratégie repose sur une action collective entre les différents acteurs concernés. M. Laalej a lancé un appel à la mobilisation de tous les acteurs de l’écosystème tech, en les incitant à faire part de leurs préoccupations et à participer activement à la construction de cet avenir numérique. « Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de moderniser l’écosystème technologique du pays, surtout à l’approche d’événements internationaux majeurs. La CGEM est déterminée à multiplier les initiatives et à travailler de manière collaborative pour réaliser les objectifs ambitieux fixés pour 2030.

De son côté, M. Benchaaboun a souligné que le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement a pour mission de favoriser l’émergence d’une industrie de capital-risque efficace, apte à accompagner la croissance d’un écosystème de start-ups marocaines à portée internationale. Il a noté que le lancement du processus de sélection des fonds de start-ups, établi dans le cadre d’un partenariat innovant avec le Ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’Administration ainsi que la CDG, a suscité un grand intérêt parmi les sociétés de gestion, avec 47 candidatures provenant tant du pays qu’à l’étranger. Ces candidatures englobent un large éventail de phases de financement et de secteurs innovants. Tous les candidats ont été auditionnés, et les résultats de la présélection seront dévoilés dans les semaines à venir.

La rencontre s’est achevée par une table ronde réunissant des figures éminentes du secteur technologique, telles que M. Mehdi Cherif Alami, PDG et co-fondateur de Freterium, M. Ismail Bargach, PDG et co-fondateur de WafR, M. Omar LAALEJ, directeur général d’Al Mada Ventures, Mme Hind LFAL, secrétaire générale d’Orange Maroc, ainsi que M. Redouane El Haloui, président de l’APEBI. Ces experts ont partagé leurs expériences et leur vision concernant le développement de l’innovation.

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