Changement d’approche pour faire face au stress hydrique
Par Meriem Idrissi
Le Maroc est actuellement confronté à une crise sévère de stress hydrique, qui a un impact sur sa sécurité alimentaire, sa croissance économique et son développement agricole. Les effets du changement climatique ont aggravé la situation, entraînant des conséquences désastreuses pour les petits agriculteurs et une flambée des prix des denrées alimentaires. Pour faire face à cette crise, des experts appellent le gouvernement à adopter une approche radicalement différente, axée sur l’agriculture pluviale et la transition agroécologique plutôt que sur la promotion de l’irrigation intensive.
La nouvelle stratégie de développement agricole, appelée Génération Green, vise à améliorer la valeur des produits agricoles, à organiser les marchés et à augmenter les revenus des agriculteurs grâce à la formation et à l’orientation. Cependant, des investissements urgents dans la recherche, l’innovation et la formation sont nécessaires pour assurer la souveraineté alimentaire du pays et la viabilité de son secteur agricole.
Le manque de ressources en eau et les effets du changement climatique ont eu des conséquences dévastatrices sur l’économie marocaine et la sécurité alimentaire. Cette situation nécessite un changement radical de stratégie, en privilégiant l’agriculture pluviale et la transition agroécologique au détriment de l’irrigation intensive.
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La sécheresse a eu un impact significatif sur les prix des denrées alimentaires, car la réduction des volumes produits entraîne automatiquement une augmentation des prix. La dépendance du Maroc vis-à-vis des importations n’a pas suffi à compenser la hausse des coûts des produits de consommation. Avec un long été à venir, la situation ne devrait pas s’améliorer de sitôt.
Des inquiétudes persistent malgré le plan Génération Green
Des experts ont rappelé la nécessité d’investir dans les connaissances scientifiques les plus récentes et de donner la priorité à l’agriculture pluviale, à l’agriculture de conservation et à la préservation de l’agrobiodiversité pour garantir la sécurité alimentaire et la durabilité environnementale. Mieux, plusieurs avis ont incité le gouvernement marocain à renforcer la petite exploitation familiale qui doit faire l’objet d’une attention particulière afin d’améliorer les moyens de subsistance des personnes concernées. Les partenariats entre les agriculteurs, les fournisseurs et les services d’assistance technique sont essentiels pour atteindre ces objectifs.
Des investissements agricoles pour assurer la souveraineté alimentaire
Vu les contraintes majeures que fait peser le manque d’eau sur les performances de l’agriculture et sur l’atteinte de la souveraineté alimentaire, il est évident que tous les efforts doivent être mobilisés pour tenter de les dépasser. Dans ce sens, des avancées scientifiques doivent être adoptées pour favoriser la transition agroécologique. Selon des experts, celles-ci consistent à encourager systématiquement le couplage des cultures et de l’élevage pour boucler les cycles de nutriments et diversifier les sources de revenus des exploitations agricoles, se baser sur la complémentarité des ressources hydriques (d’abord la pluie et à un degré moindre les eaux de surface, barrages, sources, etc.) pour garantir la résilience des activités agricoles, ce qui revient à mettre au centre des priorités l’agriculture pluviale (les céréales, les légumineuses et l’élevage adossé aux parcours) et prôner l’agriculture de conservation qui vise à maximiser l’efficience d’usage des intrants et la sauvegarde de la fertilité des sols.