Le chef de l’ONU réclame plus d’aide humanitaire pour l’Afghanistan
Le patron de l’ONU Antonio Gutierrez a réclamé une augmentation de l’assistance à l’Afghanistan pour faire face aux nombreux besoins créés par le conflit et appelé à une solution politique pour mettre fin aux violences.
De passage à Kaboul mercredi pour sa première visite dans le pays en tant que secrétaire général de l’ONU, M. Gutierrez a rendu visite à des femmes déplacées dans un camp de fortune aux abords de la capitale. Le pays est débordé par des déplacements de population massifs et le retour, parfois forcé, de nombreux réfugiés rapatriés d’Iran, du Pakistan et d’Europe.
« Nous ne pouvons pas laisser ces gens se débrouiller seuls », a-t-il relevé au milieu des familles ayant fui les combats qui opposent le gouvernement aux talibans et au groupe Etat Islamique.
« Ces gens sont les plus vulnérables, la communauté internationale doit se montrer solidaire. Nous devons augmenter notre assistance humanitaire pour leur permettre de vivre dans la dignité », a-t-il plaidé.
A ses côtés, Kumri, une veuve d’une trentaine d’années résidente du camp depuis deux ans avec ses enfants, explique qu’elle « s’inquiète pour leur avenir, ils sont obligés de mendier ».
Plus de 126.000 Afghans ont abandonné leur foyer depuis le début de l’année en raison du conflit affectant 29 des 34 provinces du pays.
Simultanément, des centaines de milliers d’Afghans réfugiés dans les pays voisins sont rentrés au pays, dont des milliers, non enregistrés, chassés par le Pakistan et livrés à eux-mêmes. Au même moment, l’Union européenne a entrepris de renvoyer les demandeurs d’asile qui ont été rejetés.
Face à ce chaos, et alors que les Etats-Unis doivent annoncer incessamment le renfort de plusieurs milliers d’hommes s’ajoutant aux 12.000 soldats occidentaux déjà présents, M. Gutierrez a réclamé une solution négociée au conflit.
« Je crois profondément que cette guerre n’a pas de solution militaire. Il faut une solution politique, il faut la paix », a-t-il insisté, estimant qu’il « n’y a pas de bons ou de mauvais talibans ».
Le chef de l’ONU est arrivé à Kaboul deux semaines après un attentat au camion piégé, le pire depuis 2001, qui a fait le 31 mai au moins 150 morts et des centaines de blessés.
Il a rencontré le président Ashraf Ghani, confronté à la colère populaire contre l’insécurité. Des sit-in de protestation sont organisés dans la capitale pour réclamer la démission du gouvernement.