Avec un chiffre d’affaires de 115 MMDH en 2016, le tourisme a contribué pour 7 pc au PIB national et créé près de 2,5 millions d’emplois
Avec un chiffre d’affaires de 115 milliards dhs (MMDH) en 2016, le tourisme a contribué pour 7 pc au PIB national et favorisé la création de près de 2,5 millions d’emplois directs et indirects, a indiqué, jeudi à Rabat, le ministre du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale, Mohamed Sajid.
Présentant un exposé sur « Le tourisme : Etat des lieux et perspectives », à l’occasion du Conseil de gouvernement, M. Sajid a relevé que le secteur a enregistré 64,2 MMDH de recettes en devises, faisant état d’une nette évolution du secteur en ce sens que le nombre de touristes a passé de 9,3 millions à 10,3 millions entre 2010 et 2016, a indiqué le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors d’un point de presse à l’issue de cette réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement.
Cependant, a-t-il fait observer, le taux d’évolution annuelle demeure en deçà des attentes vu les potentialités dont regorge le Royaume en comparaison avec à d’autres destinations, relevant que le taux d’occupation des hôtels, qui n’a guère dépassé les 40 pc, figure parmi les grands défis auxquels fait face le secteur.
Et d’ajouter que le trafic aérien a connu entre 2005 et 2016 une hausse annuelle moyenne estimée à 7,6 pc, tout en évoquant l’efficacité de la stratégie adoptée par le Maroc en matière de libération du trafic aérien depuis 2004 et la signature de l’accord Ciel Ouvert avec l’Union européenne en 2006, ce qui a permis, a-t-il dit, d’augmenter le nombre global des passagers de 9,2 millions en 2003 à 18,2 millions en 2016.
Le nombre de passagers au niveau des vols internationaux a passé de 7,3 millions en 2003 à 16,3 millions en 2016, alors que le nombre des aéroports étrangers liés au Maroc a passé de 43 à 120 en 2016, a-t-il précisé.
A cet égard, M. Sajid s’est félicité de l’adoption par le Maroc d’une stratégie sectorielle dès 2001, laquelle s’est transformé en « Vision 2010 », puis « Vision 2020 », visant à diversifier le produit touristique, promouvoir de nouvelles destinations et garantir une répartition équitable à travers les différentes régions, faisant toutefois état de défis qui persistent à cause de la non mobilisation des fonds nécessaires à la mise en oeuvre des objectifs de ces visions.
En vue de relever ces défis, il est nécessaire de mettre en place une feuille de route qui prend en compte quatre priorités, à savoir la relance de la dynamique d’investissement, le renforcement et l’activation des mesures relatives à la promotion et la communication, l’investissement dans les ressources humaines et le renforcement de la gouvernance à travers l’activation dans les meilleurs délais de la commission interministérielle du tourisme, « ce qui requiert la mobilisation de tous les acteurs publics et privés et le renforcement de la confiance et de la crédibilité du secteur », a suggéré M. Sajid.
Dans cette optique, le ministre a mis en exergue les procédures concrètes à mettre en oeuvre, en l’occurrence l’amélioration de la demande à travers l’augmentation du taux de remplissage, le développement des liaisons aériennes, la commercialisation et la distribution, la promotion du tourisme interne, la relance du plan Azur, le développement de l’offre à travers l’accompagnement, l’accélération de la cadence de réalisation des projets Agadir-Taghazout, l’amélioration de l’axe routier Marrakech-Essaouira, l’amélioration de l’offre touristique interne, l’amélioration de l’expérience touristique à travers l’utilisation des nouvelles technologies et l’amélioration de la qualité d’accueil.
Il a également mis l’accent sur la relance de la dynamique d’investissement à travers la promotion de l’investissement touristique privé, la mise en place du code de l’investissement touristique et la facilitation du financement bancaire, la réforme du modèle de gouvernance du secteur via une restructuration à l’échelle nationale et locale (notamment en ce qui concerne le Conseil supérieur du tourisme, la Commission interministérielle du tourisme, l’instance conjointe public-privé, le Conseil directeur du tourisme, outre le renforcement des instances régionales de gouvernance), la mobilisation des budgets et le soutien des régions et le développement des ressources humaines en restructurant le système de formation et de valorisation de la filière.
Par ailleurs, le ministre a mis l’accent sur l’importance du tourisme en tant que secteur horizontal nécessitant la convergence des politiques publiques et l’implication de tous les secteurs en vue de lui conférer sa place prioritaire, rappelant les changements profonds que connait le secteur grâce aux évolutions technologiques et numériques et eu égard aux changements géostratégiques et politiques dans la région environnante.
M. Sajid a également mis en avant le rôle du tourisme dans le développement économique, en sa qualité de deuxième contributeur au PIB national et deuxième pourvoyeur d’emploi, outre son rôle fondamental pour assurer l’équilibre social, le développement spatial et le rayonnement international du Royaume.