Christophe Lecourtier : « La France doit clarifier sa position sur le Sahara avec le Maroc »
Lors d’une conférence organisée par la Fondation Links, présidée par l’ancien ministre et ex-ambassadeur du Maroc en France, Mohamed Berrada, l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, a évoqué plusieurs sujets de premier plan dont le Sahara, le Sahel, l’Afrique et les relations bilatérales avec le Maroc. Il a affirmé la volonté de la France de clarifier sa position sur la question du Sahara, de soutenir le développement du continent africain aux côtés du Maroc, et de renforcer la coopération dans les domaines de l’éducation, de la recherche et de l’innovation.
L’ambassadeur de France au Maroc a reconnu qu’il serait « illusoire et irrespectueux de penser pouvoir construire un avenir ensemble avec le Maroc sans clarifier la position de la France sur la question du Sahara ». Il a souligné l’importance de ce sujet pour le Maroc, qui a fait du règlement de ce conflit une priorité de sa politique étrangère. Il a également rappelé que la France avait « conscience de l’évolution du monde » et qu’elle était prête à accompagner le Maroc dans sa recherche d’une solution politique durable, juste et mutuellement acceptable.
« Comment voulez-vous qu’on puisse prétendre avoir ces ambitions sans prendre en compte les préoccupations majeures du royaume sur la question ? », a-t-il interrogé. Il a assuré que « dans le dialogue que nous avons avec le Maroc, cette question, comme elle l’a été depuis 2007, sera évoquée dans la logique de poursuivre l’intimité et le partenariat dans les années et les décennies à venir ».
Christophe Lecourtier a également salué le rôle du Maroc en Afrique, notamment dans la région du Sahel, où il a noué des relations particulières avec les pays voisins. Il a estimé que le Maroc et la France avaient « beaucoup de choses à faire ensemble dans le continent africain », en matière de sécurité, de développement, de lutte contre le changement climatique et de promotion des valeurs démocratiques.
« Les relations plus anciennes et plus stables du Maroc avec les pays africains font que le royaume est le pays le mieux perçu par les opinions publiques au Sahel », a-t-il affirmé. Il a ajouté que « nous pouvons travailler ensemble pour renforcer notre solidarité et notre communauté de destin face à nos concurrents », en faisant référence aux puissances émergentes qui cherchent à accroître leur influence en Afrique.
Il a également souligné que « les relations entre l’Europe et l’Afrique passent nécessairement par le Maghreb, le Sahel et l’Afrique de l’Ouest », et que cette réalité « rejoint la vision de Sa Majesté le roi Mohammed VI qui a fait de l’ancrage du Maroc dans sa profondeur africaine l’un des piliers majeurs de la politique étrangère du royaume ».
« La France, un allié et un partenaire utile pour le Maroc »
Lecourtier a aussi exprimé la volonté de la France de renforcer son partenariat avec le Maroc, en se présentant comme « un allié et un partenaire utile, sans exclusive, ni monopole ». Il a reconnu que le Maroc avait « raison de vouloir voir la France autour de la table et de vouloir, comme nous voulons avec lui, refonder cet agenda très ambitieux ».
Il a plaidé pour une mobilisation des moyens financiers, des expertises, des investissements et des recherches, afin de répondre aux défis communs et aux opportunités partagées. Il a notamment insisté sur l’importance de la formation des jeunes, qui constitue « la clé » pour assurer un partenariat gagnant-gagnant.
« Cela veut dire qu’on soit capables pour être à la hauteur de ce rôle que vous pourriez souhaiter nous redonner, un des grands partenaires pour les 20 prochaines années. Cela veut dire qu’on soit capables de mobiliser des moyens financiers, et en termes d’expertises, d’investissements et de recherches », a-t-il déclaré.
Christophe Lecourtier a proposé de faire du Maroc « un endroit où les Marocains, les Français, les Subsahariens et les Européens viennent se former et pouvoir irriguer la région euro-maroco-africaine pour réaliser notre destin ». Il a souligné que « dans ce domaine, Rabat et Paris peuvent faire du Maroc un endroit où les Marocains, les Français, les Subsahariens et les Européens viennent se former et pouvoir irriguer la région euro-maroco-africaine pour réaliser notre destin ».
Dans son intervention, il réaffirme l’amitié et le respect entre les deux pays, et en exprimant sa confiance dans l’avenir de leur relation.