Chute de 33,6% des exportations de phosphates et dérivés en 2023

Dans un contexte mondial où les matières premières fluctuent constamment à cause de facteurs imprévisibles comme la baisse des prix internationaux, la variation de la demande mondiale et l’intensification de la concurrence, les exportations de phosphates et de leurs dérivés ont chuté de 33,6 % en 2023, marquant une nette rupture par rapport à l’année 2022.

L’année 2023, fut marquée par une baisse significative des exportations de phosphates et dérivés. Cette baisse s’est traduite par une baisse de 33,6% des exportations, soit une diminution de 38,8 milliards de dirhams par rapport à 2022.

Cette diminution conséquente des exportations de phosphates a affecté l’ensemble des segments du secteur, des phosphates bruts aux engrais chimiques en passant par l’acide phosphorique. Cette baisse est le reflet d’une conjonction de facteurs défavorables, incluant une diminution importante des prix internationaux et des volumes exportés.

Sur la période s’étendant de 2014 à 2020, on note une évolution stable des exportations de phosphates et dérivés, avec des fluctuations modérées. En revanche, les années 2021 et 2022 ont été marquées par une forte augmentation des exportations, atteignant 80,3 milliards de dirhams en 2021 et 115,5 milliards de dirhams en 2022.

Alors qu’une baisse a été observée en 2023, le niveau des exportations s’est établi à 76,7 milliards de dirhams, un chiffre supérieur aux niveaux prépandémiques, où la moyenne se situait autour de 45,5 milliards de dirhams.

La baisse des prix mondiaux des phosphates et dérivés a joué un rôle prépondérant dans cette baisse. Ayant atteint des sommets en 2022, les prix ont subi une correction importante en 2023, en raison de la baisse des tensions sur les marchés internationaux des engrais et de l’amélioration des perspectives de production dans d’autres régions du monde.

Par ailleurs, d’après les données du dernier rapport annuel de l’Office des changes, le prix à l’importation du soufre brut et non raffiné, a chuté de 58,9% passant de 2.996 dhs /t en 2022 à seulement 1.231 dhs/t en 2023.

La demande mondiale pour les engrais phosphatés a également été affectée par plusieurs facteurs, notamment les conditions climatiques dans les principales régions agricoles, les politiques de soutien aux fertilisants dans certains pays, et les fluctuations de devises, qui ont influencé la compétitivité des exportations marocaines. Le Royaume étant un acteur majeur sur ce marché, n’a pas été épargné par ces dynamiques globales.

La concurrence croissante sur le marché des phosphates, avec l’émergence de nouveaux producteurs et l’augmentation des capacités de production d’autres pays a contribué à diminuer les parts de marché du Maroc.

Volatilité des matières premières

Des denrées agricoles aux ressources énergétiques, en passant par les métaux précieux, le marché des matières premières joue un rôle central dans le développement et la stabilité de toute zone économique. Incontournable dans l’économie réelle, les matières premières le sont tout autant pour les marchés boursiers. Qu’il s’agisse de contrats à terme, des options ou de tout autre produit dérivé, les marchés financiers permettent aux acteurs économiques de se couvrir contre les variations des prix des matières premières, mais aussi de spéculer en pariant sur leurs mouvements de prix à la hausse comme à la baisse.

La volatilité des matières premières représente l’amplitude de fluctuations des prix des matières premières sur les marchés. En d’autres termes, plus la volatilité est importante, plus les variations de prix sont importantes.

Causée par un déséquilibre entre l’offre et la demande sur les marchés financiers, la volatilité du prix des matières premières peut venir en premier lieu de multiples facteurs notamment l’instabilité géopolitique des pays producteurs, situation économique des pays consommateurs, conditions météorologiques, politique commerciale ou gouvernementale, engouement spéculatif. En fonction de la matière première concernée, chaque pays aura plus ou moins d’influence sur le marché, ainsi plus la production ou la demande d’une zone économique sera élevée, plus son impact sur la formation des prix sera fort.

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