Ni Clinton ni Trump ne suscitent de l’enthousiasme dans le monde arabe
Près de la moitié des citoyens du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord s’abstiendraient de voter à l’élection présidentielle américaine s’ils étaient sollicités, bien qu’Hillary Clinton garde les faveurs du monde arabe, selon un sondage publié jeudi.
47% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles ne voteraient ni pour Mme Clinton ni pour Donald Trump si on leur donnait la possibilité de participer au scrutin du 8 novembre, selon cette enquête réalisée par le quotidien saoudien Arab News et l’institut de recherche YouGov, basé en Grande-Bretagne.
44% donneraient leurs voix à la démocrate et seulement 9% au républicain, ajoute l’étude réalisée en ligne du 14 au 21 octobre, auprès de 3.017 personnes dans 17 pays arabes et les Territoires palestiniens.
Cependant, lorsqu’elles ont été interrogées sur les positions-clés de M. Trump comme la sécurité, les contrôles frontaliers et l’avortement –bien que le candidat n’ait pas été nommé–, les personnes sondées s’y sont montrées « largement » favorables.
90% d’entre elles ont ainsi indiqué qu’elles ne verraient pas d’un mauvais oeil un renforcement des contrôles aux frontières si elles jugeaient la sécurité de leur pays menacée.
Et 89% des personnes sondées ont estimé que l’avortement ne pouvait jamais être accepté, sauf dans des cas extrêmes comme le viol ou une menace directe pour la santé de la mère.
Bien que ni Mme Clinton ni M. Trump ne suscitent de l’enthousiasme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, 78% des participants au sondage ont jugé que la candidate démocrate serait meilleure pour le monde arabe que l’homme d’affaires républicain (22%).
La question syrienne divise la région. 46% des personnes interrogées ont estimé que les Américains devaient envoyer des troupes au sol pour combattre le groupe Etat islamique, tandis que 54% se sont déclarées opposées à un tel engagement.
De même, l’Iran suscite des avis partagés. 44% des sondés ont jugé que le prochain président américain devrait annuler l’accord nucléaire avec Téhéran, alors qu’ils ont été 56% à estimer que cet accord devrait être conservé avec toutefois l’introduction de nouvelles sanctions.
Cette enquête en ligne a été réalisée sur un échantillon de populations adultes en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis, au Koweït, au Qatar, à Oman, à Bahreïn, en Egypte, au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye, au Soudan, en Syrie, en Jordanie, au Liban, dans les Territoires palestiniens, en Irak et au Yémen.
Les personnes sondées pouvaient répondre en anglais ou en arabe et 90% ont répondu à l’enquête en arabe. 51% étaient des hommes et 49% des femmes, ont précisé les auteurs du sondage.