Le CNDH, une institution constitutionnalisée et indépendante du pouvoir exécutif
Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) est une institution constitutionnalisée et indépendante du pouvoir exécutif, mais dont l’État a l’obligation de financer, a souligné vendredi, à Essaouira, le président dudit Conseil, Driss El Yazami.
« Chargée d’accompagner les gouvernements en matière de droits de l’Homme, cette institution a, en même temps, pour première fonction de surveiller dans quelle mesure ces mêmes gouvernements appliquent ces droits et d’émettre publiquement leurs critiques et leurs recommandations« , a-t-il indiqué lors d’une table ronde initiée sous le thème « entreprendre en conscience pour protéger la planète et faire monde commun » dans le cadre de Women’s Tribune (16-18 mars).
« Considérer les droits de l’Homme aujourd’hui, c’est aussi regarder au-delà de nos frontières, se rappeler que nous faisons partie intégrante de la même famille humaine et que nous sommes tous, chacun à son niveau, comptables des violations dont elle souffre« , a-t-il relevé.
Et de faire remarquer que la mondialisation des droits de l’Homme se confirme et se manifeste par l’adhésion de pratiquement tous les pays du monde aux principaux instruments qui constituent le noyau dur du droit international des droits de l’Homme, notant que l’expansion du droit international des droits de l’Homme continue avec l’adoption prochaine de deux nouveaux instruments des droits de l’Homme, l’un sur les personnes âgées et l’autre sur les entreprises.
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M. El Yazami a indiqué qu’avec l’Accord de Paris, le monde dispose d’un outil contraignant à terme, susceptible d’accélérer la mobilisation pour la lutte contre les effets des changements climatiques. De son côté, Mme Houria Tazi Sadeq, juriste et experte en eau et développement durable, a fait remarquer que de grandes inégalités subsistent encore dans le monde puisque près de 2 milliards d’habitants n’ont pas encore accès à l’eau, notant que des avancées importantes ont été accomplies dans ce domaine au Maroc, étant donné que le taux de raccordement à l’eau potable avoisine les 94%.
Egalement présidente de la Coalition marocaine pour l’eau (COALMA), Mme Tazi Sadeq s’est interrogée par la suite sur le rôle de l’entreprise au sujet des changements climatiques. La directrice fondatrice de « Plasticycle » (Algérie), Besma Belbedjaoui, a pour sa part, appelé à « consommer efficacement pour produire moins de déchets » afin de léguer un monde vivable aux générations futures.
Le directeur de la lutte contre la désertification et de la protection de la nature, Mohamed Endichi, a souligné l’existence d’une prise de conscience mondiale de la question environnementale, qui doit être suivie d’une mobilisation collective. A cet effet, la société civile est très sollicitée car, porteuse de plusieurs solutions, a-t-il expliqué.
M. Endichi a par ailleurs, passé en revue les différents programmes mis en place pour gérer le patrimoine forestier marocain. Initiée sous le Haut Patronage de SM le Roi par l’association Women’s Tribune, cette conférence (16 au 18 mars courant) se veut un véritable espace de croisement de regards et d’idées, d’expression et de réflexion autour de thèmes spécifiques où se conjuguent savoirs, expériences et pratiques.