Coincés par l’inflation, les producteurs de fruits et légumes exposent leurs doléances
Face à une inflation galopante qui plombe certains pans de l’économie nationale, le collectif des Associations des producteurs et exportateurs de fruits et légumes sonne l’alerte et interpelle le chef de gouvernement sur la situation préoccupante et inquiétante du secteur, qui se meurt sous le poids de la hausse des prix avec comme effet dévastateur la rareté des clients.
Réunion autour des associations (Association des producteurs de fruits et légumes), de l’Amcom (Association marocaine des producteurs et producteurs exportateurs de fruits et légumes), de l’Ancefel (Association nationale des conditionneurs et exportateurs de fruits et légumes) et de l’Acpa (Association Chtouka des producteurs agricoles), le collectif a écrit une lettre ouverte au Chef de gouvernement Aziz Akhannouch pour l’informer de la situation inquiétante que vit le secteur des fruits et légumes. « L’écosystème des fruits et légumes, tout le temps considéré comme le fleuron de l’agriculture marocaine, est aujourd’hui dans une situation, le moins que l’on puisse dire, très préoccupante. », indique le collectif.
Ce système, bâtit, sur de longues années, grâce aux efforts, conjugués et concertés par le tandem administration-profession se retrouve actuellement à la limite de l’impasse, du fait de plusieurs facteurs notamment l’inflation galopante qui règne dans le royaume.
Ainsi, l’Associations des producteurs et exportateurs de fruits et légumes relève qu’une simple problématique conjoncturelle relative à l’approvisionnement du marché local en tomate, totalement indépendante de la volonté des producteurs, n’arrive pas à trouver son chemin vers une solution concertée, une des raisons de leur interpellation au chef du gouvernement.
Enumérant les facteurs de cette crise, le collectif soutient que la sècheresse accentue des vagues de chaleur plus fréquentes et plus longues et des vagues de froid excessif de longue durée. Autre raison, ce sont les coûts de production qui sont plus élevés, enregistrant avec une augmentation du coût de revient de presque 100 % sur les 4 dernières années.
Côté fiscalité, le collectif s’insurge contre des charges croissantes plus pesantes avec une TVA, généralisée à toutes les composantes de la production et qui reste paradoxalement non récupérée par les producteurs, du moins pour la plupart d’entre eux. Cette situation touche le producteur en grevant son coût de revient, mais aussi le consommateur en impactant son pouvoir d’achat, prévient les producteurs et exportateurs de fruits et légumes.
Persistance des difficultés
Dans leur lettre adressée au Chef de gouvernement, le collectif estime que les rendements sont au plus bas à cause, principalement de nouveaux fléaux menaçant l’état phytosanitaire de nos cultures et aussi des résistances aux produits phytopharmaceutiques développées par certains insectes et pathogènes. Une régression des superficies dédiées à la tomate ronde.
Pour les producteurs, les raisons de cette régression s’expliquent par la perte du marché russe qui a privé le marché intérieur d’un volume de 120 000 tonnes (presque l’équivalent du niveau de l’export atteint sur ce marché). La majeure partie des superficies qui servaient le marché russe ont été reconverties à d’autres cultures.
Conjugué à l’augmentation substantielle du coût de revient de la tomate ainsi que des ventes de plus en plus rares, les producteurs de légumes et fruits notent qu’un sérieux problème de rentabilité se pose pour ce segment de production qu’est la tomate ronde.
Sur le plan administratif et malgré toutes ces difficultés auxquelles ils font face, les producteurs espèrent un statut en rapport avec la filière.