Colloque à Agadir sur les genèses historiques du conflit du Sahara et les obstacles de sa résolution
– Agadir – De notre envoyé spécial Abdelhamid Dades
Inscrit dans le sillage des efforts que déploie la société civile pour défendre la marocanité du Sahara, dossier décisif qui a connu d’importants développements positifs en faveur de la juste cause de l’intégrité territoriale du pays tant à l’intérieur des camps de Tindouf qu’aux plan régional et international, le colloque tenu sous le thème « le Sahara marocain : genèses historiques et politiques du conflit factice et la voie pour la solution », a débuté ses travaux, mardi à Agadir.
Organisée à l’initiative de l’association « As-Sahra », en partenariat avec le ministère d’Etat chargé des droits de l’Homme et des relations avec le parlement, cette rencontre de deux jours connaît la participation d’une pléiade de chercheurs, politiciens, hommes des médias, ainsi que d’anciens dirigeants du « polisario » qui ont regagné la mère-patrie.
Selon le président de l’association « As-Sahra », Hicham El Medraoui, ce colloque organisé dans le but de « plaider en faveur de la première question nationale », intervient dans un contexte très particulier, marqué par des avancées et des réussites marocaines à plusieurs niveaux. « Aux niveaux régional et international, la juste cause nationale a enregistré des victoires éclatantes avec la multiplication des retraits de la reconnaissance de la république sahraouie fantoche, l’appui de la grande puissance mondiale, les USA, en reconnaissant la marocanité du Sahara, l’ouverture de nombreuses représentations consulaires africaines, arabes et américaines dans les villes marocaines du sud, Laâyoune et Dakhla, et ce, grâce à une diplomatie marocaine active, agissante et dynamique sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI ».
Maroc, Algérie, Sahara, les issues possibles
Lors de la séance inaugurale, les panélistes ont abordé au cours d’une première partie plusieurs axes dont le premier, animé par Bachir Dkhil, président du forum « Badaeel » portait sur « les racines historiques de la position algérienne hostile à l’intégrité territoriale du Maroc depuis le début du conflit à l’heure actuelle ». L’intervenant a ainsi retracé une chronologie d’un conflit vieux de 48 ans, avec un focus sur les années 50 auxquelles il est nécessaire, selon lui « de revenir, pour bien comprendre la situation ». Cela permettra également de mieux saisir les répercussions du conflit sur l’ensemble de la région (le Maghreb). « La seule région, a-t-il dit, où la guerre froide existe encore ». Et d’ajouter que « cela n’a pas empêché le Maroc de réaliser de grandes avancées et a évoluer avec la participation de la population sahraouie… ».
Toutefois, a-t-il fait remarqué, une solution du conflit se trouve « complexe à cause des répercussions des délimitations coloniales et de la multiplicité des parties au conflit », mais, « elle reste possible à travers une démarche rationnelle qui met le développement du facteur humain en premier et le choix d’une issue logique conforme aux Orientations de SM le Roi… ».
Dans le 2ème axe, intitulé « les partis politiques marocains et la cause nationale », Mohamed Nabil Benabdallah, SG du PPS, a commencé par soulevé la question sur le fait qu’après 48 ans, on discute encore « la marocanité du Sahara ! ». Aujourd’hui, a estimé Benabdallah, « on aurait du être en train de discuter de sujets plus importants, notamment, comment relever les défis communs d’une grande entité (le Maghreb) ». Ce retard est du fait des agissements malveillants et répétitifs de l’Algérie a-t-il ainsi fait remarqué notant qu’« il est temps de dire que ça n’a que trop duré ». Et Benabdallah de poser la question de savoir ce qui a changé avec El Guergarate notant que l’affaire est intervenue après une série de gestes provocateurs de la part de l’Algérie, notamment ces derniers temps avec surtout la position américaine et la décision de reconnaitre la marocanité du Sahara… ». Benabdallah a souligné au passage la légitimité et la légalité de l’action marocaine que nul n’a protesté relevant ainsi qu’aucune « réaction négative n’a été soulevé par l’intervention marocaine… Et ce du fait que le Maroc était bien dans son rôle vu que la zone est en proie au terrorisme, au trafic de drogue et à l’immigration clandestine… ». Et de relever que cette action fait suite à un cumul d’avancées diplomatique marocaines avec en premier lieu le retour du Maroc à l’Union Africaine (UA), mais, malgré cela le problème est encore loin d’être réglé vu ce que fait l’Algérie d’une part et des efforts qu’il faut encore déployer pour parvenir à gagner sur le front du changement de positions d’autres états notamment la France et l’Espagne. Et le SG du PPS, de conclure dans ce sens, que sur le terrain, son parti œuvre à consolider le front interne, à soutenir les efforts de développement des provinces du sud et de contribuer, comme il faut, à construire l’élément humain marocain.
Portant sur « les partis politiques marocains et les évolutions de la question du Sahara marocain », le 3ème axe, animé par Mustapha Benali, SG du FFD, a été consacré aux voies susceptibles de mener à la solution face aux défis géostratégiques. Partant lui aussi de l’opération de Guergarate et de ses répercussions politique, Benali a fait remarquer que « l’Algérie a depuis toujours, négativement réagi aux actions marocaines. Dernièrement, après Guergarate elle a déclenché l’affaire d’El Arja,. Après la Marche Verte, c’était la marche Noire, comme alors appelée par le pouvoir Algérien qui a expulsé 350.000 marocains… ». Par quelles issues peut-on, dans une telle situation, parvenir à une solution ? Benali préconise « d’abord, la poursuite de la politique souveraine de l’état avec beaucoup de pertinence, et de retenue et la poursuite des chantiers de développements structurants au Sahara. Puis, donner plus d’importance aux ressources humaines et enfin, renforcer le front interne », a-t-il conclut.
Animant le 4ème axe intitulé « l’implication sérieuse du Maroc dans la solution du conflit et l’importance de son initiative d’autonomie pour clore le différend artificiel autour du Sahara », Chiba Maelaïnaïn, président du Conseil national du Parti de l’Istiqlal (PI) a lui aussi commencé ses propos par un rappel historique des faits touchant la question du Sahara rappelant qu’en 1957, « le Maroc a été le premier à proposer l’autodétermination et qu’avant cette date, le Maroc et l’Espagne menaient des luttes diplomatiques dans lesquelles pourtant, le séparatisme n’a jamais figuré. Dans les années 70, l’Algérie est entré en ligne, chamboulant tous et causant l’échec de grands projets en gestation depuis plusieurs années. Des échecs que Bouteflika était derrière puisque contraire à ses ambitions et ses intérêts et le dossier est resté dans l’œil du cyclone».
Aujourd’hui, a par ailleurs relevé l’intervenant, « on vit une ère de changement politique d’une grande importance, marquée par la régionalisation avancée. Certes, le parcours est très coûteux tant matériellement, qu’humainement et psychologiquement mais il faut persévérer et capitaliser sur un acquis très important qu’est celui de « l’unanimité nationale » pour aller de l’avant dans la défense des valeurs sacrées et d’autres acquis. Tant que les ennemis persisteront, nous ne devons jamais oublier que le Maroc a, depuis toujours eu gain de cause en ayant foi en la légitimité de sa cause ».