Comment booster son système immunitaire : Trois questions au Dr Allouche Réginald
Depuis le déclenchement de la pandémie du nouveau coronavirus, l’intérêt a été porté de par le monde sur le renforcement du système immunitaire et sur la prévention des maladies.
Dr Allouche Réginald, médecin nutritionniste et ingénieur bio-médical, qui a à son compte plusieurs ouvrages dont le dernier « La Méthode hépato-détox: Mincir durablement et sans danger grâce au foie » (Albin Michel, 2019), revient dans un entretien accordé à la MAP sur les alliés naturels des défenses immunitaires, le jeûne intermittent et les nouvelles méthodes de traitement du diabète.
1- Comment booster notre système immunitaire ?
La meilleure façon de booster son immunité est de faire de l’exercice physique parce qu’avec les muscles font circuler la lymphe. « Le système lymphatique n’a pas de cœur pour faire circuler la lymphe, celle-ci ne circule que par l’activité physique ».
« Grâce à la lymphe, vous avez une meilleure absorption des graisses qui viennent de l’intestin et vont dans le foie via le système lymphatique. Les lymphocytes qui protègent vos organes et vos tissus circulent dans la lymphe. Plus la lymphe circule et plus vos défenseurs vous protègent ».
Afin de booster son immunité, il est bon de prendre un peu de zinc. « Cet oligo-élément renforce l’immunité et bien entendu tout ce qui est apporté de la vitamine C soit en aliment ou en complément alimentaire ».
Pour renforcer ses défenses immunitaires, « les stars absolues se sont les légumes qui ont des fibres qui nourrissent la flore bactérienne intestinale. C’est elle qui fabrique entre autres de la sérotonine qui est également l’hormone du bien-être ».
A cela s’ajoute, les nutriments protecteurs tels que le curcuma et le gingembre mais « le plus efficace et le numéro un de loin c’est encore et toujours l’activité physique » qui agit sur le bon fonctionnement du cœur et des poumons ainsi que du cerveau qui est mieux irrigué.
Il faut aussi noter que les muscles sécrètent des hormones bienfaitrices dans l’ensemble de l’organisme et « quand vous faites de l’exercice physique les adipocytes produisent une hormone très importante qui s’appelle l’adiponectine qui augmente la sensibilité à l’insuline et elle est anti-inflammatoire ».
2 – Le jeûne intermittent est-il une solution pour aider l’organisme à se débarrasser du surpoids ?
On n’a pas encore de certitude sur le jeûne intermittent et son efficacité pour se débarrasser du surpoids pour deux raisons. La première, cela dépend des individus et surtout cette pratique doit être tenue sur le long terme.
« On n’a pas de certitude de perdre du poids grâce au jeûne intermittent qui peut créer des déséquilibres », a expliqué le médecin français, relevant que « c’est spectaculaire pour certains alors que pour d’autres ce n’est pas très efficace ».
« Je suis plutôt partisan de l’instauration de +routines+ (…) avec des repas à heures fixes, avec des aliments et des menus assez stéréotypés, assez reproductibles tout en ayant des repas de fête un ou deux par semaine pas plus », a-t-il tenu à préciser, soulignant qu’une étude sur la variété des aliments avait révélé que « plus on mange varié, plus on mange en quantité, ce qu’il faut c’est d’avoir des menus hebdomadaires comme ceux que l’on avait à la cantine ».
3- Quelles sont les nouvelles méthodes de traitement pour le diabète de type 2 ?
Pour le traitement du diabète de type 2, le spécialiste souligne l’existence de grands efforts en la matière avec une panoplie de médicaments « assez large et très efficace ».
Il y a plusieurs catégories de traitement. Le premier, le classique : c’est la Metformine. C’est un médicament qui va combattre l’insulino-résistance et faire baisser la glycémie. C’est le produit le plus prescrit et de première intention dans le cadre du diabète de type 2. La dose maximale c’est 2 grammes par jour.
Une autre catégorie, celles des inhibiteurs de la DPP4 (dipeptidyl peptidase-4) qui vont permettre à l’intestin de fabriquer plus d’hormones pour baisser la glycémie. Un dispositif moins efficace par rapport à la nouvelle génération des agonistes du GLP1 (glucagon-like peptide-1). Le GLP1 est une hormone sécrétée par l’intestin qui va aider le pancréas à secréter de l’insuline uniquement quand il y a une hyperglycémie et permet d’éviter ainsi les hypoglycémies.
Les sulfamides sont aussi utilisés mais ils ont plusieurs effets indésirables notamment l’hypoglycémie.
Disponible depuis 4 ans en Europe, une nouvelle catégorie de médicaments est apparue : les inhibiteurs LGP2 très prometteurs et aussi cardio-protecteurs.
Lorsque les traitements précédents n’agissent plus ou mal il y a la solution de l’injection d’une insuline basale, une piqûre qui pendant 24h donne une valeur d’insuline de base comme si votre pancréas fonctionne normalement. On peut ainsi effectuer cette piqûre journalière sous-cutanée et continuer avec les autres traitements par voie orale.