Comment l’Afrique peut devenir un acteur majeur de l’économie mondiale
L’Afrique est en mesure de s’ériger en un pôle de talents dans tous les domaines, ont souligné les participants de la Conférence Bloomberg New Economy Gateway Africa qui s’est tenue à Marrakech les 13 et 14 juin 2023. La conférence a permis de mettre en avant les perspectives économiques et les opportunités d’investissement en Afrique. Ils ont souligné l’importance de travailler ensemble pour surmonter les défis du continent et favoriser un développement économique durable et équitable.
La conférence Bloomberg New Economy Gateway Africa a débuté par une première journée marquée par de fortes déclarations sur l’avenir économique du continent.
Tout d’abord, Abebe Aemro Selassie, Directeur du Département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), a révélé lors d’une table ronde que les créditeurs de la Zambie sont sur le point de conclure un accord extrêmement actif. Cet accord permettrait au Fonds de verser 188 millions de dollars au pays dans les prochaines semaines.
Leila Benali, ministre de l’Énergie, a quant à elle évoqué les plans en vue d’un projet d’hydrogène vert à grande échelle destiné à l’exportation vers l’Europe. Elle a souligné l’urgence de lutter contre le changement climatique, notamment en Afrique, où se trouvent certains des pays les plus vulnérables au monde.
Florizelle Liser, Présidente et Directrice Générale du Corporate Council on Africa, a indiqué que la perception du risque en Afrique est souvent plus élevée qu’elle ne l’est en réalité, surtout de la part des États-Unis.
Enfin, Herbert Mensah, Président de Rugby Afrique, a appelé à une augmentation des investissements pour inciter les meilleurs athlètes africains à rester sur le continent. Il a insisté sur le potentiel considérable de l’Afrique dans ce domaine.
Wamkele Mene, Secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), a récemment souligné l’évolution des rapports de forces internationaux et l’importance pour l’Afrique de continuer à dialoguer avec des partenaires clés tels que les Nations Unies, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Chine. M. Mene a également déclaré que le marché africain sera l’un des plus compétitifs au monde d’ici à 20 à 30 ans.
Tirer parti du potentiel en matière d’infrastructures de l’Afrique
Lors d’une conférence sur l’investissement en Afrique, Claudine Uwera, Ministre d’Etat chargée de la Planification économique Planning, a réitéré l’importance des partenariats public-privé pour attirer les investissements nécessaires dans les infrastructures en Afrique. Elle a aussi souligné qu’il était crucial pour les gouvernements africains de mettre en place des politiques efficaces pour soutenir de tels investissements.
Cette idée a été renforcée par Hamza Kabbaj, Directeur général de la Société Générale des Travaux du Maroc (SGTM). Il a expliqué que les partenariats public-privé ne peuvent fonctionner que si les gouvernements sont clairs sur leur vision et créent un environnement de confiance pour encourager les investissements.
Ces experts ont mis en avant la nécessité pour l’Afrique de se positionner sur la scène internationale et de tirer parti de son potentiel en matière d’infrastructures pour favoriser le développement économique du continent. Les partenariats public-privé ont été présentés comme un moyen efficace d’atteindre cet objectif.
Au cours d’une discussion, Andrew Forrest, Président et Fondateur de Fortescue Future Industries, a souligné le besoin urgent d’hydrogène vert et appelé les industries et les gouvernements à prendre leurs responsabilités pour trouver des solutions face à l’urgence des effets du réchauffement climatique. Il a également indiqué que l’Afrique avait le plus fort potentiel pour l’hydrogène vert, avec des institutions multilatérales prêtes à y investir, mais que des difficultés en matière de progrès technologique.
Mise en lumière du développement durable
Alain Ebobissé, Directeur Général d’Africa50, a souligné l’engagement des dirigeants, des entreprises et des populations africaines dans la réalisation des objectifs climatiques, tout en reconnaissant la nécessité d’accélérer les efforts et de s’inspirer des projets d’infrastructures vertes réussis dans d’autres régions. M. Ebobissé a également ajouté que les investissements d’Africa50 dans de nombreux projets à travers l’Afrique démontraient qu’il était possible de mettre en place rapidement des projets de qualité.
Potentiel de l’Afrique en matière d’énergie propre
Les intervenants, dont Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable pour le Royaume du Maroc, Otmane Benamar, Directeur de la technologie dans la production d’électricité à partir du gaz en Europe, Moyen-Orient et Afrique pour la filiale GE Vernova, Caroline Eboumbou, Directrice Générale de All On, et Martin Ewald, Directeur Général et Gérant de Portefeuille principal en Investissements à Rendement Social pour Allianz Global Investors, ont souligné que, même si l’Afrique détient un énorme potentiel en énergie propre, de nombreux défis tels que le manque d’investissements dans des projets prometteurs ainsi que les modèles économiques non favorables aux investissements et d’une trésorerie à long terme continuent de freiner le développement de ce secteur.
L’économie du sport en Afrique
Herbert Mensah, président de l’Association Africaine de Rugby de World Rugby, a mis en avant le potentiel de la scène sportive africaine. Selon lui, en plus de l’encouragement aux investissements, il est crucial de retenir les talents sur le continent. Il a affirmé que le sport, la musique et d’autres secteurs du style de vie doivent être pris en compte dans les discussions sur le développement économique car ils ont un fort potentiel de croissance.
Fructifier les capitaux privés en Afrique selon les experts
Selon Rajakumari Jandhyala, directrice associée et fondatrice de Yaatra Ventures ainsi que d’autres intervenants, l’Afrique représente une opportunité intéressante à long terme en raison de son potentiel de croissance économique et de sa main-d’œuvre qualifiée. Ils ont souligné que le continent africain pourrait bénéficier notamment de l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale qui permettrait d’atténuer les risques et de renforcer l’intégration économique.
Florizelle Liser, présidente et directrice générale de Corporate Council on Africa a également mis en évidence les plateformes qui encouragent l’investissement en Afrique. Elle a exprimé sa conviction que la mise en oeuvre de ces plateformes aiderait à attirer des investissements privés, ce qui contribuerait à renforcer encore davantage le potentiel de croissance économique du continent.
En somme, les experts sont unanimes à reconnaître que l’Afrique est une opportunité de choix pour les investisseurs en quête de rendement à long terme et que le développement de différentes stratégies d’investissement peut s’avérer payant.
Alléger le fardeau de la dette africaine selon les experts
Lors d’un récent débat, des experts tels que Anne-Laure Kiechel, Nadia Fettah Alaoui, Abebe Aemro Selassie et Aminu Umar-Sadiq se sont exprimés sur la crise de la dette qui touche l’Afrique ainsi que sur les moyens de soulager cette situation difficile. Les intervenants ont convenu qu’il était indispensable de régler les causes fondamentales de cette crise tout en assurant une gestion transparente des deniers publics en Afrique. Pour attirer davantage les investisseurs privés sur le continent, il faudra mettre en avant les progrès accomplis, la diversification de l’industrie africaine et faire mieux connaître ses opportunités d’investissement aux yeux du monde.
Les experts ont également souligné l’importance du soutien de la communauté internationale pour aider les économies africaines à faire face aux défis liés à la dette. Ils ont appelé à l’introduction d’options de financement innovantes afin de répondre aux besoins de liquidité urgents des pays qui sont aux prises avec une crise de l’endettement. En outre, les intervenants ont souligné la nécessité de veiller à ce que le financement soit utilisé de manière efficace pour réduire la pauvreté et favoriser la croissance économique.
En conclusion, les experts ont évoqué la nécessité d’une approche coordonnée pour résoudre la crise de la dette africaine, en garantissant la transparence fiscale et la bonne utilisation des fonds disponibles.
Faire de la santé une priorité en Afrique selon les experts
Au cours d’un récent débat, des experts tels que Afsane Jetha, Viraj Rajadhyaksha et Lamia Tazi ont discuté de l’avenir des médicaments et des vaccins en Afrique et de l’importance de faire de la santé une priorité. Les intervenants ont convenu que des partenariats public-privé sont précieux pour contribuer à l’amélioration de la santé en Afrique. Cependant, l’immigration qualifiée ou les fuites de cerveaux sont toujours des défis à relever dans certains pays d’Afrique.
Lamia Tazi a souligné l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les inégalités constatées entre les régions nord et sud, mais elle a noté que le modèle marocain avait été un exemple à suivre tout au long de la pandémie. Les intervenants ont également évoqué la nécessité de combler le manque de données en Afrique pour mieux comprendre les besoins du secteur de la santé.
Enfin, les experts ont souligné l’importance du capital humain et du soutien du gouvernement pour encourager les investissements privés dans le secteur de la santé et ainsi améliorer l’accès et la qualité des soins en Afrique. En somme, il semblerait vital de favoriser davantage les partenariats public-privé et les investissements durables pour assurer de meilleures pratiques en matière de santé en Afrique.