Commerce mondial : L’OMC met en garde contre une augmentation possible des coûts
Le Secrétariat de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a mis en garde contre une augmentation possible des coûts du commerce mondial due aux perturbations engendrées par la pandémie de COVID-19.
« Les coûts de voyage et de transport représentent jusqu’à un tiers des coûts du commerce selon le secteur. Les restrictions en matière de voyages liées à la pandémie sont donc susceptibles d’affecter les coûts du commerce tant qu’elles resteront en place », fait observer le secrétariat de l’OMC dans un nouveau rapport. Ce rapport examine l’incidence de la pandémie sur les principales composantes des coûts du commerce, en particulier celles relatives aux voyages et aux transports, à la politique commerciale et à l’incertitude, et identifie les domaines dans lesquels les coûts pourraient rester plus élevés, même une fois la pandémie maîtrisée.
Il relève, à titre d’exemple, que les capacités mondiales de fret aérien ont chuté de 24,6% en mars 2020, car les vols de passagers représentent environ la moitié des volumes de fret aérien. La hausse des prix du fret aérien qui en a résulté ne devrait s’atténuer qu’avec un rebond du transport de passagers, d’après le rapport.
« Même si le transport maritime et le transport terrestre n’ont pas connu de chocs comparables, le transport maritime a enregistré une diminution du nombre d’appareillages, tandis que le transport terrestre international a été affecté par les fermetures de frontières, les mesures sanitaires et les déviations », indique la même source.
En outre, les voyages d’affaires, qui sont importants pour maintenir les relations commerciales et gérer les chaînes de valeur mondiales, en plus de constituer une activité économique à part entière, sont perturbés. La qualité de l’infrastructure des technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’état de préparation au numérique seront importants pour déterminer dans quelle mesure les économies peuvent faire face, fait remarquer l’OMC.
Selon les estimations, les obstacles liés à la politique commerciale et les divergences réglementaires représentent au moins 10% des coûts du commerce dans tous les secteurs. « Il s’agit notamment des mesures tarifaires et non tarifaires, des obstacles temporaires au commerce, des divergences réglementaires et des coûts de franchissement des frontières, ainsi que d’autres politiques qui ont une incidence sur le commerce, telles que l’absence de facilitation de l’investissement ou de protection de la propriété intellectuelle », précise le rapport.
Le document note que « si la COVID-19 a suscité des modifications des droits de douane et des pratiques réglementaires qui, à la fois, limitent les échanges et facilitent les importations, jusqu’à présent, ces mesures n’ont affecté qu’un petit sous-ensemble de produits. Une évolution vers la numérisation des procédures douanières et réglementaires induite par la crise, afin de réduire les contacts physiques, pourrait potentiellement réduire les coûts du commerce qui y sont associés sur le long terme ».