Commune de Rabat : La Cour des comptes relève des dysfonctionnements dans la gestion

Au conseil communal de Rabat, une vive agitation se profile. Un récent rapport de la Cour des comptes, couvrant la période de 2018 à 2023, révèle des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des ressources humaines. Parmi les anomalies signalées : l’absentéisme récurrent, le versement de salaires à des fonctionnaires décédés, et des irrégularités dans le recrutement et les concours. Ce document de 73 pages illustre un véritable chaos administratif et financier au sein de la commune.

Au conseil communal de Rabat, un rapport accablant dévoile des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des ressources, révélant des cas de salaires versés à des fonctionnaires fantômes et des irrégularités dans les recrutements.

En effet, le parti de la Gauche démocratique souhaite inscrire à l’ordre du jour de la session d’octobre la question de la gestion des ressources. Depuis 2016, cette formation politique a régulièrement dénoncé les abus dans ce domaine, notamment le phénomène des « fonctionnaires fantômes », ces employés souvent absents. Le parti s’appuie maintenant sur un récent rapport de la Cour régionale des comptes, qui valide ces critiques et illustre le chaos dans ce secteur de la gestion publique.

Lire aussi : La Cour des comptes pointe les dysfonctionnements de l’administration publique

Le rapport, détaillant 73 pages d’évaluation pour la période de 2018 à 2023, révèle plusieurs dysfonctionnements graves. Le nombre de fonctionnaires dans la commune a atteint 3 475 fin 2023, entraînant des dépenses de 409 millions de dirhams, soit 40 % du budget de fonctionnement de la commune, qui s’élève à 1,03 milliard de dirhams. La Cour des comptes critique l’absence de « vision stratégique » dans la gestion des ressources et note divers problèmes graves.

Parmi ces problèmes, le rapport révèle que certains fonctionnaires retraités ou décédés continuent de percevoir des salaires, parfois jusqu’à un an après leur départ. Des anomalies sont également documentées, avec des individus touchant des salaires sans figurer dans les listes officielles des fonctionnaires. En revanche, le rapport indique que 365 retraités rencontrent des problèmes de « pensions amputées » en raison des versements irréguliers des cotisations par la commune, une dépense obligatoire.

En termes de performance, le rapport pointe une faible implication des fonctionnaires, avec des rendements jugés « faibles » en raison des « absences prolongées », du manque de « moyens de travail adéquats » et de l’absence de « missions claires définies par la hiérarchie ». L’absentéisme est généralisé et reste sans réponse adéquate, notamment sur le plan disciplinaire.

Le rapport critique également la politique de recrutement et la nomination à des postes de responsabilité. Entre 2018 et 2021, des candidatures ont été rejetées sans explication, tandis que certains fonctionnaires ont été nommés à des postes importants sans respecter les critères de diplôme requis.

De plus, des « nombreux dépassements » lors des concours sont également soulignés, où des candidats ont obtenu des notes sans avoir passé les examens ou ont été inclus dans les listes des lauréats malgré leur absence. En 2021, des anomalies dans l’organisation des examens ont été constatées, avec un membre du comité ayant géré le système de notation sur son ordinateur personnel, un cas de « conflit d’intérêt » avéré permettant la « modification des notes ».

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