Condamnations internationales suite à l’offensive meurtrière de l’armée israélienne à Rafah
L’offensive aérienne israélienne sur Rafah a provoqué un tollé sur la scène internationale. Le Qatar, acteur clé du Golfe et médiateur reconnu, a émis des avertissements quant aux répercussions possibles de cet incident sur les pourparlers en cours visant à instaurer une trêve dans la bande de Gaza. Parallèlement, Josep Borrell, Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a souligné l’indifférence d’Israël et du Hamas face à la décision rendue par la Cour internationale de Justice (CIJ).
Les autorités palestiniennes rapportent qu’une frappe contre un camp de réfugiés dans le sud de Gaza a entraîné la mort d’au moins 45 personnes. En réponse, Israël affirme avoir ciblé un site affilié au Hamas et annonce l’ouverture d’une enquête suite aux rapports de victimes civiles.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a exprimé son effroi face à cette attaque, révélant que de nombreuses victimes, femmes et enfants inclus, sont à déplorer. « Gaza est devenue un véritable enfer sur terre, comme en témoignent les images diffusées hier soir », a déclaré un porte-parole de l’organisation.
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L’Égypte, pays limitrophe, dénonce un « bombardement intentionnel » par les forces israéliennes sur des installations de réfugiés. Le ministère égyptien des Affaires étrangères exhorte Israël à respecter la décision de la CIJ et à cesser immédiatement ses opérations militaires à Rafah.
Josep Borrell : « Israël fait fi de la décision judiciaire »
Le mépris d’Israël et du Hamas pour l’injonction de la CIJ est manifeste, constate Josep Borrell. Il note avec inquiétude la poursuite de l’offensive israélienne sur Rafah, ville densément peuplée de réfugiés.
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE se réuniront lundi pour discuter des mesures à adopter afin d’assurer le respect de la décision de la Cour, a annoncé Borrell en amont de consultations à Bruxelles. La CIJ a en effet ordonné à Israël de mettre fin sans délai à son attaque sur Rafah et de renforcer la protection des civils palestiniens dans la bande de Gaza assiégée.
Le jugement provisoire de la Cour de La Haye revêt une importance capitale, surpassant même les actions de la Cour pénale internationale à l’encontre des dirigeants israéliens et du mouvement Hamas, selon Borrell. Ce dernier insiste sur le rôle central de la CIJ dans le droit international et le système des Nations Unies. « Malheureusement, nous avons assisté, dans les heures suivant la décision, à la continuation des opérations militaires israéliennes que la Cour avait expressément ordonné de suspendre », a-t-il déploré.
L’Espagne, souvent en première ligne des critiques européennes contre Israël, appelle les autres États membres à agir si Israël persiste dans son opposition au jugement de la CIJ. José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères, plaide pour un « soutien ferme à la CIJ et à sa décision. Nous envisagerons également, si Israël continue de défier l’arrêt de la Cour, de prendre les mesures nécessaires pour en assurer l’application ».