Conférence à Evry sur le concept du djihad à l’épreuve des défis de l’extrémisme contemporain
Une conférence sous le thème : « Le concept du djihad tel que défini par le Coran et le Hadith à l’épreuve des défis de l’extrémisme contemporain » a été organisée, samedi à la grande mosquée d’Evry en région parisienne, à l’initiative de l’Union des mosquées de la région (UMR) Ile de France.
Initiée en collaboration avec l’Union des mosquées de France (UMF), cette conférence, animée par des chercheurs et universitaires spécialisés dans les études et pensées islamiques venus notamment du Maroc, a connu la participation d’imams de différentes régions de l’Hexagone.
Les conférenciers ont ainsi tenu à expliquer le concept du djihad tel que défini par le Coran et le Hadith, soulignant que ce concept a été instrumentalisé par des extrémistes et des gens qui n’ont rien à voir avec l’Islam qui prône les valeurs de paix et du vivre-ensemble.
Le dévoiement du vrai sens du djihad par les extrémistes en le liant à la violence, aux tueries, aux affrontements, et au combat vise à induire les gens en erreur, ont souligné les participants, appelant à mieux former les imams, notamment en France, pour leur permettre d’inculquer aux jeunes les nobles préceptes de l’islam, à savoir la tolérance, le juste milieu, la modération et la justice .
Aujourd’hui, le djihad est parmi les concepts dévoyés, amalgamés avec la violence et le terrorisme, a affirmé à l’ouverture de cette rencontre, le président de l’UMF, Mohamed Moussaoui, notant que l’objectif de l’Union est de pouvoir éclairer les jeunes sur des concepts qui sont manipulés par des doctrines et des mouvements de propagande extrémistes et leur donner la possibilité d’être éveillés face à ces risques accrus.
L’attentat de vendredi dans le sud de la France montre une fois de plus que la jeunesse se trouve face à des risques d’endoctrinement et de manipulation, a-t-il dit, insistant sur le devoir de tous les imams de France de travailler auprès de ces jeunes et de mieux les orienter et les enseigner.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’un travail global initié par l’UMF en mai 2014 avec le lancement des états généraux sur le radicalisme avant même les attentats de janvier et de novembre 2015 en France, a-t-il par ailleurs fait savoir, précisant que ces états généraux ont permis de rencontrer les imams et aumôniers pour analyser le phénomène de radicalisation qui touche la jeunesse française.
M. Moussaoui a aussi affirmé que l’UMF travaille sur l’enseignement religieux pour clarifier un certain nombre de concepts, mettant l’accent sur l’importance d’accorder une attention particulière au prêche du vendredi.
Pour sa part, le président de l’UMP Ile France, Hauman Yaakoubi a relevé que comme la laïcité, le concept du djihad souffre des mêmes symptômes de l’ignorance de certaines personnes, qui volontairement ou involontairement l’expliquent par la guerre sainte, la guerre contre les non-musulmans.
Le djihad n’est donc perçu que du prisme de la guerre, du terrorisme, de la violence pour être instrumentalisé contre l’islam de France, a-t-il dit, relevant qu’en associant le concept d’un djihad dévoyé à l’islam quiétiste, on cherche à le diaboliser en l’associant à un terrorisme aveugle qui a été imposé de l’étranger.
Le sens du vrai djihad a été dévié et détourné à outrance par les ignorants qu’ils soient musulmans ou non avec souvent des motivations profondes inavouables, a-t-il conclu.
Khalil Merroun, recteur de la mosquée et président du centre culturel islamique d’Evry, a affirmé que cette rencontre s’inscrit dans la continuité des actions contre la radicalisation et de promotion de l’image d’un islam de juste-milieu.
Parmi les actions contre la radicalisation, M. Merroun a cité la formation en langue française des imams qui font le prêche du vendredi, appelant les imams de France à rendre au concept du djihad ses titres de noblesses à savoir un « djihad de la science, un djihad de la compréhension de l’autre et du partage« .
Par ailleurs, les différents intervenants à cette rencontre ont été unanimes à condamner avec la plus grande fermeté l’attentat perpétré vendredi dans le sud de la France, faisant quatre morts et une quinzaine de blessés.