Conflit au PAM : Aboulghali s’accroche à son combat judiciaire
Le conflit entre Salaheddine Aboulghali et les dirigeants de son parti, le PAM, prend une nouvelle dimension avec le recours qu’il a déposé auprès du tribunal de première instance de Rabat. Ce recours vise à contester la suspension de son adhésion, décidée par le bureau politique du parti. Une audience pour examiner cette affaire est prévue pour le 25 octobre.
Pour défendre ses intérêts, Aboulghali a fait appel à une avocate réputée, qui a déjà occupé des postes de responsabilité au sein du PAM et est actuellement membre du barreau d’Oujda. Dans le recours, l’avocate met en avant que son client fait partie de la direction collégiale élue pour gérer le parti, comme le stipule le règlement intérieur du PAM. Ce dernier prévoit que le conseil national a le pouvoir de nommer un secrétaire général ou une direction collégiale et d’écarter les dirigeants de leurs fonctions si nécessaire.
La saga a commencé à prendre de l’ampleur le 10 septembre dernier, suite à l’annonce inattendue par le bureau politique du PAM de la suspension d’Aboulghali de la direction collégiale. Cette décision a été justifiée par des allégations de transactions commerciales douteuses entre Aboulghali et des membres influents du parti, notamment une affaire impliquant le secrétaire régional du PAM à Casablanca, Abderrahim Bendaou. Suite à cette situation, il aurait reçu des menaces de suspension de la part du bureau politique, menaces qui se sont finalement concrétisées.
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Aboulghali, député de Médiouna, rejette catégoriquement ces accusations, affirmant qu’il n’a aucun lien avec la transaction qui a déclenché cette crise. Il se défend vigoureusement contre les allégations de « fraude, escroquerie et gestion abusive des fonds », les qualifiant de tentatives infondées pour entacher sa réputation.
Le recours d’Aboulghali fait également référence à des événements marquants dans cette affaire. Un communiqué du bureau politique avait mentionné qu’il s’était penché sur des questions organisationnelles, en soulignant que le conflit impliquait Aboulghali, mais sans lien direct avec des accusations de détournement de fonds publics. Selon ce communiqué, des infractions au règlement intérieur du PAM auraient justifié la décision prise par le bureau politique.
Dans son recours, Aboulghali insiste sur le fait que la décision du bureau politique n’est soutenue par aucune preuve tangible et qu’aucun élément ne prouve que ses actions ont été contraires aux règles établies par le parti. La défense soutient que la décision a été prise sur la base d’accusations « totalement infondées ».
Il est aussi souligné dans le recours que de telles décisions doivent s’appuyer sur des faits prouvés et avérés. D’autres arguments ont également été soulevés, notamment le fait que la suspension de son adhésion ne répond pas aux conditions stipulées dans les règlements internes du parti.
Malgré la solidité des arguments avancés par la défense d’Aboulghali, il reste à déterminer si cela sera suffisant pour convaincre la cour. Les représentants de la coordinatrice du PAM, quant à eux, ont plaidé en faveur de la légitimité de la décision du bureau politique, ce qui complique davantage la situation. L’affaire, d’une importance politique considérable, sera à suivre avec attention dans les jours à venir.
Les tentatives de résolution du conflit par d’autres membres de la direction semblent se heurter à la complexité juridico-politique actuelle. Lors de l’université d’été du PAM à Bouznika, Fatima Zahra El Mansouri a laissé entendre qu’une solution à la crise pourrait être proche, adoptant un ton conciliant devant les médias. Cependant, cette apparente détente pourrait n’être qu’un écran de fumée, masquant l’accumulation des procédures judiciaires en cours.
Les démarches judiciaires sont également compliquées par des grèves répétées des greffiers, ce qui entraîne des retards dans le processus légal. Malgré cela, Aboulghali reste fermement engagé à poursuivre son combat en justice, déterminé à restaurer sa position et son honneur au sein du parti, qu’il estime avoir été illégalement retirés.