Conseil de paix et sécurité de l’UA: les tractations favorables pour le Maroc
En marge de la 35ème réunion annuelle du sommet des chefs d’Etats et gouvernement de l’UA qui a débuté le 2 février à Addis-Abeba, les tractations diplomatiques pour le siège au Conseil de paix et sécurité tournent en faveur du Maroc, en plus la novelle composition de la Troïka serait très favorable au royaume. Mais pour l’heure, place aux débats.
Depuis le 20 janvier 2022, les représentants permanents des États membres de l’Union africaine (UA) siègent dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba pour préparer la 35e réunion annuelle au sommet des chefs d’État et de gouvernement, qui a débuté le 2 février 2022.
Comme d’habitude, le Maroc sera représenté par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita. Quant au premier ministre Aziz Akhannouch, il sera en déplacement au Qatar.
Quels enjeux pour le sommet de 2022 pour Maroc ?
Pour le sommet de 2022, le Maroc compte bien se repositionner dans la diplomatie notamment au sein dans la géopolitique africaine et surtout écarter tous les opposants à l’intégrité territoriale du Sahara marocain.
Donc le 35ém sommet est une importance capitale pour le Maroc, Rabat va de nouveau solliciter le un siège au Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA. Le Maroc avait déjà été élu à cet organe central de l’Union africaine depuis deux ans après son retour à l’UA.
Du 5 au 6 février, 15 nouveaux membres du CPS seront élus lors du sommet de l’UA. Pour avoir un impact positif sur la paix et la sécurité en Afrique, les pays élus doivent faire preuve d’une volonté politique plus forte et se concentrer sur la résolution des faiblesses du conseil.
Cependant, un examen des questions couvertes en 2021 par le CPS de l’Union africaine (UA) montre de manière prévisible des aspects positifs et négatifs pour l’organe chargé de prendre des décisions sur la prévention, la gestion et la résolution des conflits. Le CPS s’est réuni plus de 80 fois l’année dernière et a discuté de nombreux conflits violents du continent, selon les archives.
Pour la mission de l’année écoulée, le conseil a consacré beaucoup de temps à la gestion des catastrophes et des crises. Et le lien entre changement climatique et insécurité est apparu pour la première fois à l’ordre du jour au niveau des chefs d’État. Cela montre une évolution vers les questions de sécurité humaine à long terme – une déviation par rapport à la préoccupation traditionnelle du CPS concernant les flambées de conflits violents.
Toutefois, le CPS a entre autres, le pouvoir de suspendre l’adhésion d’un pays à l’Union et quand on sait que l’incursion du Polisario est une fausse note qui doit être corrigée.
La question est est-ce que le Maroc aura le soutien nécessaire pour siéger au CPS. Pour l’heure, plusieurs pays ont déjà signalé leur soutien, dont la Libye, qui a décidé de ne pas se présenter en faveur du Maroc.
Le Maroc bien parti pour siéger au CPS de l’UA
Le sommet de cette année devrait également voir une passation de pouvoir qui pourrait faire pencher la balance du pouvoir en faveur du Maroc, le président sénégalais Macky Sall prenant la présidence de l’Union africaine à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa. L’Afrique du Sud fait partie des pays de l’UA qui soutiennent Polisario aux côtés de l’Algérie, principal parrain des séparatistes.
Outre Macky Sall, la troïka comprend également le président congolais Félix Tshisekedi et le président comorien Azali Assoumani. Étant donné que tous les pays mentionnés ont des missions diplomatiques au Sahara, on peut supposer que la revendication marocaine sur cette question recevra plus de soutien. Si le Maroc réussissait alors non seulement à obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’UA, mais aussi à faire suspendre le Polisario à l’avenir, la position du royaume serait probablement renforcée pour les années à venir.
Mouhamet NDIONGUE