Les Constitutions arabes, éd.Karthala
Publié sous l’égide de l’Observatoire d’Études Géopolitiques (OEG) à Paris et du Centre Maurice Hauriou de l’université Paris Descartes et édité par les éditions Karthala dans la collection «Études géopolitiques», sous la codirection des professeurs Christophe Boutin, Jean-Yves de Cara et Charles Saint-Prot, le livre Les Constitutions arabes met en avant la singularité de l’expérience marocaine à travers, notamment, la réforme constitutionnelle de 2011.
L’ouvrage propose un état des lieux et une réflexion sur les évolutions ou les non-évolutions de chacun des 22 États membres de la Ligue arabe.
« Au rappel des principales dispositions constitutionnelles, les analyses proposent une présentation du cadre politique, une analyse de la pratique institutionnelle et un bilan des avancées ou des blocages que l’on peut constater, voire, dans certains pays, des situations de crise conduisant à bafouer l’État de droit ou à le caricaturer ».
S’exprimant à cette occasion, Charles Saint-Prot a précisé que l’intérêt de réfléchir aux évolutions politiques et institutionnelles dans le monde arabe, après la phase d’agitation que certains ont cru pouvoir appeler «Printemps arabe» à partir de 2011, est manifeste, notant qu’il est remarquable que les systèmes constitutionnels des pays arabes ne se rattachent, de manière globale, à aucune idéologie particulière.
«Certains pays, ayant un plus solide héritage historique que d’autres – par exemple le Royaume du Maroc, constitué en État-nation depuis le IXe siècle -, ont davantage su faire prévaloir un modèle spécifique», a ajouté le DG de l’OEG, notant que «de nos jours, force est de constater une sorte d’exception marocaine en raison du fait que ce pays poursuit une évolution tranquille dans le cadre d’une monarchie réformatrice».
Pour sa part, Christophe Boutin de l’Université de Caen, a mis l’accent sur les identités croisées des constitutions arabes, soulignant le caractère spécifique du système marocain. Il a dans ce sens affirmé que «le texte constitutionnel de 2011 a su faire évoluer le régime tout en conservant ses fondamentaux, sans céder aux sirènes de la transposition de modèles étrangers». Plusieurs intervenants, notamment les professeur Jean-Yves de Cara, de l’Université Paris Descartes et Sciences Po Paris, et Philippe Lauvaux, de l’Université Paris II Assas-Panthéon, ont constaté que dans un monde arabe menacé par le chaos, les monarchies s’en sortent mieux que les autres, sans doute pour la raison qu’elles s’inscrivent dans la durée et qu’elles ont davantage «le souci du bien commun que des calculs politiciens à court terme». »