Continuité ou changement ? L’enjeu électoral du Portugal en 2024
Le Portugal est à la croisée des chemins entre la continuité ou le changement lors des élections anticipées prévues en mars prochain. Un choix qui jette une ombre sur la scène politique portugaise au milieu de la crise politique que traverse le pays suite à la démission surprise du Premier ministre, Antonio Costa, sur fonds d’une affaire de corruption.
Le parti socialiste va-t-il remettre en question les problèmes politiques qui l’ont affligé suite à la démission de son ancien secrétaire général et conserver la majorité absolue à l’assemblée nationale qu’il a obtenue lors des dernières élections législatives ou les électeurs vont-ils virer à droite et permettre au parti social-démocrate (PSD, centre droit) de retrouver le pouvoir qu’il avait perdu lors des élections de 2015 ?
Ce sont des questions, entre autres, qui occupent aujourd’hui l’opinion publique portugaise, à moins de trois mois de la tenue des élections législatives anticipées, que le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, avait annoncées après des consultations avec les partis politiques représentés au Parlement.
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Selon un dernier sondage réalisé par l’Aximag Pen Institute, le parti socialiste au pouvoir arriverait en tête devant la principale formation d’opposition, le PSD en obtenant 32,9% des voix, contre 26,7% pour son rival.
La démission de son secrétaire général et Premier ministre, Antonio Costa, après que son gouvernement se soit retrouvé impliqué dans une enquête pour trafic d’influence, ne semble pas avoir affecté outre mesure la popularité du parti socialiste qui garde l’espoir de remporter ce nouveau pari après avoir réussi à resserrer ses rangs.
Si les deux partis sont aujourd’hui au coude-à-coude pour les prochaines législatives, selon plusieurs sondages, l’ensemble de la droite devrait toutefois obtenir davantage de députés que la gauche, tandis que le parti d’extrême droite Chega pourrait réaliser une nouvelle percée électorale, alors que des des observateurs n’excluent pas des surprises de la part d’autres formations politique.
Face aux doutes soulevés quant à la capacité du parti socialiste à rééditer l’exploit de 2022 et aux difficultés que rencontre le parti social-démocrate à se présenter comme une alternative sûre, en plus des problèmes sociaux et économiques auxquels le pays est confronté en raison des répercussions de la guerre en Ukraine, la montée du parti d’extrême droite « Shiga » n’est pas à exclure.
Cette percée de l’extrême droite n’atteindra peut-être pas le niveau requis pour gouverner, mais il peut, d’après les enquêtes d’opinion, réaliser une nouvelle avancée électorale après avoir obtenu, lors des dernières élections législatives, une représentation à l’assemblée nationale républicaine, ce qui a fait de lui le troisième force politique du pays.
Ce qui est sûr, c’est que le Portugal a clôturé l’année 2023 avec de grands questionnements quant à la capacité des socialistes à relever ce défi après les crises politiques successives qui ont secoué le gouvernement cette année.
Avec MAP